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12Juin/19
La persévérance dans le bien

La persévérance dans le bien

A peine arrivé qu’il est reparti, avec quelques bonnes actions et beaucoup de regrets de n’avoir pas profité assez de ce mois béni qui ne reviendra qu’au jour J pour témoigner pour ou contre chacun et intercéder pour certains, ceux qui ont véritablement jeûnés et veillés avec Foi et conviction de la récompense. Comment peut-on alors avoir le sourire aux lèvres sans avoir les réponses aux questions légitimes le jour où les bienfaiteurs sont les vainqueurs et où les paresseux sont les perdants ?

 

Comme le dit le Cheikh Abdel Mouhcin  (qu’Allâh le préserve !) : « La voie est tracée et ce qui est demandée est la constance dans cette voie, car la récompense des bonnes actions est d’en faire d’autres par la suite et la punition des mauvaises actions est d’en faire d’autres. Si l’âme prend l’habitude d’obéir à Allâh durant ces jours bénis en vue d’être récompensée par Allâh, et si l’âme cesse de pécher par crainte d’Allâh, alors l’avantage acquis par la personne et la leçon qu’il doit tirer est la constance dans l’accomplissement des bonnes œuvres et le rejet des péchés en sachant qu’Allâh nous impose de l’adorer jusqu’à notre dernier souffle« .

 

La persévérance dans les bonnes œuvres est en effet le critère fondamental en islam. La vie ayant été créée pour nous mettre à l’épreuve, aura réussi celui qui l’aura considéré comme telle et mis ses efforts pour profiter de son temps sans en oublier l’objectif. Les occasions sont autant d’opportunités pour préparer La Rencontre inéluctable avec Le Seigneur. Quand les péchés seront-ils pardonnés à celui qui n’aura pas profité du Ramadhân ? Quand ses œuvres lui seront-elles acceptées, si elles ne l’ont pas été au cours de ce mois ? Quand va-t-il se corriger s’il ne l’a pas fait pendant Ramadhân ? Si la terre est mal semée à la saison des graines, il y n’aura d’autre labeur le jour de la récolte que la déchéance et le remord.

 

Telle une course de fond, c’est le résultat final qui compte en fin de compte. Méfie-toi donc de retomber dans les chaînes de la faute après t’en être délivré. Après avoir goûté à la douce saveur de la dévotion durant le mois de Ramadhân, il ne convient au musulman une fois le mois terminé de ruiner ce plaisir en sombrant dans les péchés au goût amer et donner ainsi à son ennemi, Satan le maudit, que l’on a dompté un mois durant, l’occasion de se réjouir. Il n’est pas du comportement du musulman scrupuleux de faire ses adieux aux bonnes actions après les avoir adressés au mois du jeûne. La preuve a été faite que tu es capable de te priver de satisfaire tes désirs pendant un mois durant dans la recherche de l’agrément divin.

 

Toutes les louanges, les remerciements et les éloges n’appartiennent qu’à Allâh, Le Miséricordieux par Essence et par Excellence. Il a prescrit le jeûne du mois de Ramadhân pour ceux qui peuvent le supporter, leur a facilité la pratique, puis promis un salaire énorme à ceux qui l’ont observé comme prescrit. C’est aussi vrai pour tout ce qu’Il a prescrit pour toi par miséricorde et tu ne saurais y arriver que par Son assistance qu’Il assurera à ceux de Ses serviteurs qui ont manifestés de la sincérité et de l’amour dans Son adoration, accompagnées d’une grande Foi qui se mesure aussi à la détermination dans l’acquittement des devoirs.

 

Le jeûne est un secret gardé entre le serviteur et son Seigneur. Personne en dehors d’Allâh ne peut savoir vraiment si la personne jeûne ou pas. La seule raison qui retient le jeûneur de le rompre, c’est de savoir qu’Allâh observe tous ses faits et gestes et qu’il se sent surveillé. Si ce sentiment est louable, la personne doit en tirer comme leçon que Celui Que l’on craint en accomplissant mal son jeûne est Celui Qu’on doit également craindre en accomplissant mal notre prière, notre aumône, notre pèlerinage, et tout ce qui est obligatoire. Celui Qui a prescrit le jeûne est aussi Celui Qui a prescrit la prière qui est le plus important pilier de l’islam après la profession de Foi. Compte tenu de son importance et du fait qu’elle est le lien entre le serviteur et son Seigneur, Allâh l’a prescrite à Son Prophète béni la nuit de son ascension. Si le musulman considère, à juste titre, qu’il est intolérable de négliger le jeûne, que dire de la négligence de la prière ?

 

Une fois les limites du mois franchies, les jeûneurs ont rempli leur devoir. Ils n’ont plus qu’à attendre la récompense qui se traduit par le pardon. Se voir accepter les œuvres doit rester le principal souci de l’adorateur, avec la peur constante à l’idée de se les voir refuser, et ils « font ce qu’ils font le cœur rempli de crainte » (Coran 23: 60). On fait dire à ‘Ali ibn Abî Tâlib (qu’Allâh l’agrée !): « Soyez plus préoccupés de vous voir accepter les œuvres que de les accomplir. N’avez-vous pas entendu les Paroles d’Allah : « Allah accepte les œuvres des gens pieux » (Coran 5:27) »

 

Qu’Allâh accepte de nous ce qu’Il nous a facilité comme œuvres salutaires et nous assiste dans Son adoration notre vie durant, jusqu’à Sa Rencontre !

 

22Fév/19

Du Racisme en général, et de l’antisémitisme en particulier

En faisant vivre l’homme sur terre et en gérer les ressources Allâh a voulu l’éprouver pour le récompenser le Jour du jugement en fonction de son obéissance ou non des prescriptions divines. Parmi celles-ci il y a l’interdiction du racisme, sous toutes ses manifestations : « Ô humains, Nous vous avons créés d’un homme et d’une femme et vous avons répartis en tribus et nations pour que vous vous entre-connaissiez! Le plus honoré auprès d’Allâh est le plus pieux d’entre vous ! Allâh est en vérité l’Omniscient Le bien-informé » (Coran 49 :13).

 

Son prophète béni a clairement expliqué que « Pas de supériorité d’un arabe sur un non-arabe, ni d’un non-arabe sur un arabe, si ce n’est par la piété ». La piété s’entend par la connaissance du Seigneur et le bon comportement qui en découle. Il a également explicitement condamné et désavoué ceux qui se réclamaient du racisme ou appelaient à l’esprit tribal. On ne saurait donc attribuer à l’islam l’origine de comportements déviants et proscrits, notamment ceux se réclamant du racisme en général, et de l’antisémitisme en particulier. Comment d’ailleurs imaginer un musulman antisémite quand on sait que les arabes sont aussi des sémites et que parmi les meilleurs des hommes, les Prophètes, il y a nombre de sémites, et non des moindres aimés et révérés par tout musulman : Israël (Jacob, Ya’qub), Joseph (Youssouf), Moise (Mûssâ), Jésus (‘Issâ) et Muhammad (qu’Allâh les bénisse tous !).

 

L’islam condamne toute injustice, quelle que soit la confession, la culture ou la justification de ou des personnes qui recourent à la violence, l’injure, la profanation pour porter atteinte aux personnes ou aux biens de telle ou telle communauté. Allâh a condamné toutes formes d’injustice et voulu que tous les différends soient tranchés un jour, Celui de la Rétribution. Il dit « Ô Mes serviteurs ! Je me suis interdit l’injustice et vous la déclare interdite. Ne vous faites pas injustice ! ». Nul ne saurait justifier ou légitimer une injustice au nom de l’islam ou de toute autre confession, idéologie ou entité étatique. Ceci est un rappel des principes fondamentaux qui régissent notre religion, et actualité oblige, l’antisémitisme, fléau de par les siècles et les contrées, est à condamner fermement et définitivement. On ne saurait prétexter le conflit israélo-palestinien, ou la dénonciation du sionisme pour justifier la haine du juif comme on ne saurait justifier toute autre forme d’injustice quelle que soit le nom qu’elle porte ou les noms qui la portent. L’amour que l’on a pour sa communauté, la compassion que l’on éprouve pour les victimes d’ici et d’ailleurs ne saurait se nourrir de haine et de torts divers, mais plutôt de discernement, de miséricorde et d’équité à l’égard de l’autre. A l’image du Prophète (paix et bénédiction divines sur lui) s’étant levé par respect devant le passage de la dépouille d’un juif nous nous levons contre l’antisémitisme.

 

Face à la montée des actes d’injustice, de racisme et de xénophobie dans une société qui a perdu ses repères et privilégié la richesse matérielle à l’humain, des individus ont élaboré des théories simplistes, et nécessairement inexactes, pour expliquer une situation complexe dont celle qui voit la main de groupes humains, parfois « raciales », très bien organisées dirigeant le monde. Une autre théorie, non moins délétère, est de s’attaquer à l’étranger, surtout si ses habitudes sont différentes de celle « d’autochtones » ; c’est celui qui puise le plus dans les plus vils sentiments humains, dont le racisme. Les individus se regroupant sur une telle base caricaturant « l’autre », identifié aujourd’hui comme étant les Musulmans de France, sont les héritiers du nazisme ; ils continuent d’avancer masqués, s’adaptant au contexte politique, changeant parfois de nom et de discours, mais pas de conception, un délit et non une opinion.

 

Les Musulmans de France sont de plus en plus victimes d’agressions physiques et verbales. Ils sont souvent sommés d’épouser leurs us et coutumes, même au détriment de leurs convictions, malgré la prétendue liberté de conscience et de culte. On n’hésite pas à fabriquer du faux, facile à faire avaler à des individus mal informés et en situation sociale précaire. Pour ces deux groupes « tout est la faute aux autres », fermant toute tentative de remise en cause personnelle ou collective, pourtant indispensable à toute amélioration.

 

Lutter contre le racisme, qui ne dit pas toujours son nom, demande du discernement et de la détermination face à tous ces groupes qui ne manqueront pas d’user de tous moyens fallacieux et exploiter tout comportement individuel amoral ou incivil ou des événements sociaux pour parvenir à leurs fins. On voit d’ailleurs apparaître des alliances entre différents tenants du racisme, une convergence de circonstances contre l’ennemi commun, l’islam, en apposant islam à tout acte haineux : « islamo-fascisme », « islamo-indigénisme », « islamo-gauchisme », tentant d’imposer à l’opinion la haine de l’islam.  Il en va pourtant de la crédibilité des actions antiracismes. Le risque est, entre autres, de donner aux extrémistes de tous bords des arguments pour renforcer leurs fausses idéologies et convictions.  Il faut pour cela de la pédagogie, dès l’enfance et partout où c’est possible, les écoles évidement, mais aussi les lieux de vie que sont les maisons et lieux de culte. « Tous les enfants naissent dans la saine nature (Fitrah) », disait le prophète béni et d’ajouter « avez-vous déjà vu un agneau naissant avec la queue coupée ? ».

 

L’espoir est donc permis.

27Déc/18
Aimer Allah

Aimer Allâh

Allâh est Le Très Miséricordieux. Non seulement Il a tout créé sans besoin à la perfection, Il accompagne toutes les créatures dans leur développement et continue à pouvoir à leurs besoins les plus subtiles, y compris ceux de ceux qui Le renient. Malgré tout, l’essentiel de Sa miséricorde est ailleurs : la foi qu’Il a accordée à Ses élus, le pardon de leurs manquements puis Sa satisfaction d’eux, dans ce bas-monde et dans l’au-delà.

 

Allâh est Le Très Grand Pardonneur. Si le serviteur remplissait la terre et les cieux et l’espace interstellaire de péchés, puis revient vers Lui repentant, grâce à Lui, Il lui accordera autant de miséricorde et de pardon pour les effacer. Mieux, Il le rapprochera de Lui et l’aimera. S’il mourrait avant de se repentir mais n’ayant rien associer à Allâh, Il lui accordera Son pardon, à n’en point douter.

 

Allâh est Le Juste par essence et par excellence. Il s’est interdit l’injustice et l’a rendu interdite entre Ses serviteurs. L’injustice, disent les savants, « mettre une chose à une place qui ne lui sied pas » ou « prendre le droit d’autrui ». La pire de toutes est certainement d’associer à Allâh une de Ses créatures qui ne peut rien pour elle-même, et encore moins pour autrui. C’est le seul péché qu’Il ne pardonnera pas à qui meurt dans cet état.

 

Allâh est Le Sage. Il a créé la mort et la vie pour éprouver Ses créatures et récompenser les humains et les esprits dans ce bas-monde et dans l’au-delà. Cette justice est telle que tous les différends seront tranchés au jour J, « au point qu’un bélier sans cornes qui a subi l’assaut d’un bélier cornu sera autorisé à rendre la pareille avant que tous deux ne deviennent poussière ». Quel que soit l’auteur non repenti de l’injustice, et indépendamment de ses prétentions, Allâh lui prendra le dû d’autrui.

 

Allâh est Le Doux et Le Subtil. Il fait passer Ses créatures par des épreuves par lesquelles Il leur pardonne, les élève en degrés et révèle au monde la sincérité de Ses serviteurs croyants et la perversité de Ses créatures prétentieuses, celles qui L’ont oubliées en s’alliant au diable maudit. Il peut couvrir le pécheur un temps, celui lui permettant de revenir de ses erreurs. Mais ce dernier persiste dans son défit, Allâh dévoilera son forfait, tôt ou tard.

 

Allâh est L’Omniscient. Il sait tout, et nous ignorons presque tout ; Il n’oublie pas, alors qu’Il a prédestiné l’oubli pour nous, par miséricorde. Le péché, aussi petit soit-il, sera dévoilé ici-bas et/ou dans l’au-delà pour qui aura trompé les gens et abusé d’eux, étant injuste avant tout vis-à-vis de lui-même, car Allâh est le Très Patient.

 

Le connaître c’est L’aimer. Lui désobéir (sciemment) est un forfait d’ingratitude. Contester Son décret est signe d’ignorance. Penser qu’Il a été injuste le moindre du monde est une preuve de folie. Se penser à l’abri de son stratagème est une marque d’orgueil.

 

Que celui donc qui goûte au bonheur ici-bas avant l’au-delà remercie son Seigneur.  Que celui qui est humilié ici-bas avant l’autre ne s’en prenne qu’à lui-même.

25Sep/18

L’union des musulmans

L’islâm est basé sur l’adoration du Seul Dieu Qui le mérite, Allâh en dehors duquel il n’y aucun être digne d’adoration. C’est cette base d’ailleurs qu’Il appelle à l’unité de la communauté musulmane dans Son Livre : « Votre Dieu est un Dieu unique ; point de divinité digne d’adoration. Adorez-Le donc ! »  et « Votre Dieu est un Dieu unique ; point de divinité digne d’adoration. Craignez-Le donc !« . C’est dire que l’unicité de la divinité, appelant à l’union des Croyants parmi les Musulmans, est le socle de l’Islâm et un souci permanent des fidèles qui s’en réclament.  Conscients de cette réalité, de nombreux intellectuels ont tenté de créer des structures fédératives dès le milieu des années 60s en Europe, en France en particulier. Celles-ci n’ont pas résisté aux tentatives de récupération des groupes politisés du monde musulman et de leurs représentants locaux.

 

Incapables de parler de la même voix, et fasse aux bouleversements dans le monde et la montée de l’insécurité, l’état français tentera, à partir du milieu des années 80s, d’imposer aux Musulmans de France une organisation et des représentants, sur la base d’un équilibrisme, entre diplomatie pour ne fâcher aucun des pays « alliés » et placer des agents « sûrs » qui garantiraient une image de « modération ». Les gouvernements successifs tenteront depuis de contrôler l’exercice du culte musulman, à défaut de pouvoir l’organiser. Ce péché originel explique en partie les échecs successifs dans cette tentative, l’équilibre entre états étrangers et leurs représentants restant difficile à trouver.

 

Les « Assises de l’Islam », dernière-née et nouvelle tentative « d’aider les musulmans de France à s’organiser » ne fait pas exception à la règle. Y ont été invitées des personnalités extérieures pour penser à la place des musulmans « immatures », à moins que ce soit sur des intellectuels se définissant comme de « culture mais non de confession musulmane ». Ces derniers auraient donc compris « l’essence de l’islam » et les transmettraient à leurs « frères/sœurs » d’origine afin qu’ils s’intègrent mieux dans la République.

 

L’intérêt des Musulmans de France n’a jamais semblé avoir été le souci des gouvernants et gestionnaires des structures qui n’oseront même pas protester contre les propos et mesures les plus décriés des Musulmans du pouvoir. Heureusement que des hommes et des femmes, croyants et peu cultivés généralement, se sont unis en se cotisant et s’entraidant pour louer puis construire des locaux destinés à la célébration des prières. Ils n’ont fort heureusement pas attendu l’aide nécessairement conditionné d’états souhaitant contrôlés leurs concitoyens et leurs progénitures.

 

Dans ce contexte, et quoi qu’on puisse en dire, on ne peut que saluer l’initiative de « Consultation des Musulmans » sur les sujets qui les concerne au premier chef. Pour une fois, les musulmans de France sont reconnus en tant qu’êtres à part entière, donc doués de raison et d’intellect et capables de savoir ce qu’ils veulent. C’est tout simplement « du jamais vu ». Au-delà de l’aspect historique et l’impact psychologique, cela traduit au moins la volonté de Musulmans d’exister et d’agir. On saura enfin ce que les Musulmans de France veulent et souhaitent, en lieu et place des nombreux sondages nécessairement orientés, pour le moins.

 

Au-delà du symbole et de « l’état des lieux », on est en droit d’attendre de la « Consultation des Musulmans » des propositions concrètes et constructives qui, sur le court et moyen termes, améliorant la situation des musulmans de France. Parce que partant de la base et sans a priori, les données seront plus fiables, donc plus utiles, pour repenser et reformer. Les nombreux talents de la Communauté devront être exploités et mis en valeur au service de la société toute entière. L’expérience nous rappelle les écueils à éviter : la dépendance vis-à-vis des états et partis, l’intérêt personnel, la compromission. Les atouts sont nombreux : l’amour d’Allâh, Son assistance ainsi que la réussite assurée aux acteurs qui l’ont en vue, ainsi que l’énorme richesse de la Communauté en talents, entre autres.

 

Qu’Allâh nous associe à ce qu’Il aime et agrée et nous en facilite la réalisation !