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21Sep/17
Univers

La nécessaire fuite vers Allâh

La vie est faite d’épreuves afin que les êtres sincères dans leur engagement premier, à savoir adorer Allâh seul, sans rien Lui associer, se distinguent et soient ensuite honorés dans ce bas-monde et dans l’autre. L’incroyable vie qu’a été celle des Messagers d’Allâh, les meilleurs des hommes chargés de rappeler à leurs peuples respectifs cet engagement, en est la preuve évidente. Aussi surprenant que cela puisse paraître ils ont tous été l’objet de raillerie, de calomnie, de persécutions, voire même de tentatives d’assassinats. Depuis Nûh (Noé), le premier Messager, jusqu’au sceau de la prophétie, Muhammad, en passant par son aïeul Ibrahim (Abraham), ses enfants Ismâ îl et Ishâq (Isaq), les descendants de ce dernier, Ya’qûb (Jacob, Israël) et ses fils dont Mûsâ (Moise) et Î’sâ (Jésus). Puissent-ils être tous bénis. Faisant des commentaires de leurs adversaires et accompagnés surtout par les faibles et les pauvres, les Prophètes ont eu à supporter les pires des vexations en attendant le secours divin assuré aux croyants. La sortie d’Egypte des fils d’Isrâ îl, célébrée comme il se doit par les musulmans le jour de Âchûrâ (10 Muharram) illustre bien cette règle établie depuis des millénaires. Avant eux ce furent Nûh (béni soit-il) et l’arche, Ibrahîm (béni soit-il) vers la Palestine occupée puis l’Egypte, Lût (béni soit-il) etc …

 

Après eux Î’sâ (béni soit-il), venu confirmer au peuple d’Israël la Thora tout en allégeant la loi mosaïque et annoncer l’arrivée prochaine de Ahmad (béni soit-il) chargé de confirmer, corriger et compléter la religion de tous les prophètes et messagers de Dieu. Peu s’en est fallu que le plan des injustes de son peuple ne fonctionne n’eut été la miséricorde Du seigneur qui l’éleva, lui évitant ainsi la potence et la crucifixion. Il reviendra avant la fin des temps, musulman comme il l’a toujours été, porteur du message d’amour d’Allâh pour Ses serviteurs mais aussi de justice envers les créatures. Sa naissance miraculeuse, sans père, s’inscrit dans la manifestation de la toute-puissance divine qui a créée Âdam sans père ni mère. La création des cieux et de la terre n’est-elle pas plus grandiose que celle de l’homme. Gloire à Celui Qui, quand Il veut qu’une chose soit, lui dit de dire « sois » pour qu’elle soit.

 

Après Î’sa, Muhammad (béni soit-il) et ses compagnons (que Dieu les agrée tous) contraints de s’exiler à Yathrib, devenue plus tard Madîna (la ville), après avoir cherché refuge à Taif et en Abyssinie, respectivement, abandonnant meubles et immeubles pour la seule cause de l’agrément divin devant laquelle toute autre n’est qu’illusion. Cet évènement est plus connu sous le nom de l’hégire, le début de l’histoire (la plus récente) de l’islam et d’une ère de libération de la domination des hommes et des passions vers la soumission au seigneur des mondes. De cette épreuve Allâh a voulu que Son message se répande dans les quatre coins de la terre, la plupart du temps sans violence car « point de contrainte en matière de religion et la vérité se distingue (aisément) de l’erreur ».

 

Les meilleures générations, conscients du but de la vie, l’adoration exclusive d’Allâh, et craignant l’association (chirk), la pire des injustices, dont les contours peuvent être flous pour plus d’un, ont manifesté leur soumission au Seigneur par les actes d’adoration légiférés et s’en sont contentés pour éviter le rapprochement divin par l’intuition et la prétendue bonne intention. Telle est l’innovation religieuse reprouvée. Le Très-Haut dit (en substance) : « Dis ! Si vous prétendez aimer Allâh, suivez-moi ! Allâh vous aimera et vous pardonnera vos péchés. Allâh est Pardonneur et Miséricordieux ».  Ce faisant, ni les Compagnons, ni leurs suivants, ni les imâms fondateurs des écoles juridiques n’ont institué de fêtes ou d’occasions pour remercier Le Digne de toutes les louanges et éloges. Ainsi, pour fixer le début de l’histoire récente de l’islâm, le Calife ‘Umar (qu’Allâh l’agrée ainsi que tous les Compagnons !) a retenu la fuite des Croyants vers Allâh comme date, et non la date anniversaire de la naissance du sceau des Prophètes (qu’Allâh lui accorde la meilleure des récompenses !) ou le début de la révélation, comme suggéré par certains.

 

Avec la clôture de la prophétie, l’émigration peut encore prendre trois formes qui sont :

  • la fuite vers un lieu par crainte pour sa religion,
  • celle de la mauvaise compagnie et
  •  l’éloignement des péchés apparents et cachés.

 

Contrairement aux deux premières catégories la dernière forme doit être permanente et soutenue, sans relâches, et ne s’achèvera qu’avec la rencontre du Très-Haut dont l’agrément est conditionné par Son adoration exclusive.

04Oct/16
achura

Âchurâ

Mardi 10 Muharram 1438, correspondant au 11 octobre 2016, est un jour important pour les musulmans du monde entier. Il commémore le secours divin du prophète Mûsa (Moise) et des enfants d’Isrâ-îl (Ya’qûb, Jacob), plus connu sous le nom de « la sortie d’Egypte« . Le pharaon de l’époque du prophète Mûssâ (que Dieu le bénisse) était un homme orgueilleux. A l’instar de ses semblables, comme Satan, il sema le désordre sur la terre et s’est fait adoré. D’ailleurs il s’est pris pour Dieu, en s’accordant le droit de vie et de mort sur ses « sujets ». C’est contre une telle servitude que Le Seul véritable Seigneur a envoyé Mûssâ et son frère Hârûn (Aaron) (bénis soient-ils tous deux) au Pharaon de leur époque et lui rappeler son statut de simple humain qui devra retourner un jour à son seigneur et Lui rendre des comptes.

 

Le salut de Pharaon résidait dans son acceptation de la qualité de messager de Dieu pour Mussa et la délivrance des fils d’Isrâ-îl. En effet, non content de les persécuter, Pharaon condamnait à mort tout nouveau-né de sexe masculin descendant d’Isrâ-îl. Malgré les preuves évidentes apportées par Mûssâ de la part de son seigneur à Pharaon, ce dernier ne renonça ni au génocide ni à ses prétentions. Dieu l’Omniscient révéla à Mûssâ (béni soit-il) d’émigrer avec son peuple vers la Palestine, une terre qu’Il a bénie et aujourd’hui le théâtre de massacres et d’injustice innommables.  Ils partirent de nuit, chargés, la peur au ventre et la plupart peu confiants quant à l’issue du voyage. Face à l’obstacle physique et apparemment insurmontable de la mer, Dieu l’Omnipotent révéla à Mûssâ (béni soit-il) de frapper avec son bâton la mer qui se fendra pour laisser passer les fuyards, miracle parmi les miracles.

 

Les fils d’Isrâ-îl allaient être poursuivis puis rattrapés par Pharaon et son armée, mais sans compter sur l’assistance divine dont Il a assuré les Croyants, en général et les Messagers (bénis soient-ils) en particulier.  Invoqué par Son serviteur vertueux, Mûssâ, Celui Qui répond à l’appel, notamment de celui de tout opprimé, ordonna à la mer, une de Ses créatures parmi d’autres, d’engloutir les poursuivants, ce qu’elle fit car ne pouvant pas désobéir à son Seigneur et Maître. A cet instant, Pharaon attesta de l’exclusivité de la divinité véritable à Allâh, mais c’était trop tard. Allâh a promis, et Sa Promesse est vraie, de sauver le corps de Pharaon pour en faire un signe pour les gens qui suivront, mais lui a promis le plus dur châtiment qu’il a certainement commencé à gouter. Cet évènement eut lieu le 10 Muharram, et est connu dans l’histoire musulmane comme le jour de Âchurâ. Mûssâ (béni soit-il) jeûna ce jour, en signe de reconnaissance de ce bienfait de Dieu, ainsi que les croyants ; informé à son arrivée à Médine de la raison pour laquelle les juifs jeûnaient un jour, le prophète Muhammad (béni soit-il) a dit (en substance) « Nous avons plus le droit de nous réclamer de Mûssâ que vous« , sous-entendant par là que, comme lui, nous suivons la même religion, l’Islâm, et sommes fidèles au message dont il fut le porteur, celui de l’Eternel. Le Prophète (béni soit-il) a jeûné ce jour et ordonné aux musulmans de faire de même.

 

Après la révélation de l’obligation du jeûne du mois de Ramadhân pour celui qui en avait la capacité, le deuxième lundi du mois de Sha’aban (huitième mois lunaire) de l’an II de l’hégire, jeûna le jour de Âchurâ qui voulait. Son jeûne, nous a informé le Prophète béni, est récompensé par le pardon des péchés (véniels) d’une année. En l’an IX de l’hégire, il arriva que le calendrier juif coïncida avec le celui des musulmans et les deux communautés jeûnèrent le même jour. Le Prophète dit alors (en substance) « si Allâh me fait voir l’année prochaine, je jeûnerai aussi le 9 (Muharram) », ceci pour distinguer les actes d’adoration des deux communautés. Dans une version du dire prophétique on trouve « …. je jeûnerai aussi le 11 (Muharram) » et dans une autre « …. je jeûnerai aussi les 9 et 11 (Muharram) ». Le mois d’Allâh Muharram étant le meilleur mois du jeûne, après celui du Ramadan, et au vu de la récompense du jeûne (qui n’a pas d’équivalent), jeûner ces jours ainsi que d’autres jours de ce mois serait indiqué. Allâh, Le vivant Qui ne meurt pas, a décidé de rappeler Son Messager et serviteur Muhammad, en Rabîa-al-ûlâ, selon les meilleures sources historiques, satisfait de lui. Qu’Allâh bénisse et honore ce noble Prophète dans ce monde et dans l’autre, ainsi que (les membres pieux de) sa famille et ses compagnons ! Ce jeûne est donc une adoration et une confirmation de la reconnaissance et l’attachement des musulmans à tous les Messagers et de l’unicité du message divin, l’islam.