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Communauté, Communautarisme et Séparatisme

Communauté, Communautarisme et Séparatisme

De « commun » certainement dérive « communauté », ce lien qui unit un groupe et définit sa spécificité, le partage de valeurs et/ou de biens matériels ou d’espace dans l’intérêt de tous ses membres. La Oummah, traduite ici par Communauté, est une valeur référentielle de l’islâm maintes fois utilisée dans ses sources, notamment dans le Coran. « Votre Oummah que voici est une communauté unique. Et Je suis votre Seigneur. Adorez-Moi donc ». « Et Votre Oummah que voici est une communauté unique. Et Je suis votre Seigneur. Craignez-Moi donc ». Cette vérité en islâm vient cimenter la communauté des Croyants par l’adoration d’Allâh Seul. D’ailleurs, leur référence historique, Ibrahîm (paix divine sur lui) est appelé aussi Oummah.  Où qu’il soit, l’orant s’adresse à son Seigneur dans sa prière en soulignant son appartenance à cette Oummah, au moins 17 fois par jour. En effet, après la proclamation des louanges et glorification qui lui sont dues en exclusivité, celui qui prie en groupe ou seul s’adresse à son Seigneur : « C’est Toi seul que nous adorons et c’est à Toi seul que nous demandons secours. Guide-nous dans le droit chemin… ».

 

Le communautarisme, concept décrivant une attitude d’individus à vouloir se distinguer des autres en se ghettoïsant, en vivant en cercle clos, est foncièrement impropre à l’islâm pour qui le connaît tant soit peu au travers de ses références. C’est cette religion qui ne connaît pas de frontière de langues, de couleurs, ni de supériorité de races, de sexes, qui reconnaît tous les prophètes. Il est venu redonner du sens à l’humanisme et à la solidarité et casser les liens tribaux et ancestraux, non sans difficultés, pour donner sens à la vie. Tout ceci n’a été et ne pourra se faire qu’au travers de la reconnaissance d’une Oummah (humanité) unique que les gens ont transformé selon leurs passions et intérêts immédiats après l’envoi des Messagers. Les différences d’apparences, nous dit le Coran, ne sont là que pour se distinguer et se reconnaître, non pour en tirer vanité et autosuffisance.

 

Parce que l’homme est social, par nature, les tendances communautaristes ne manqueront pas d’apparaître ; néanmoins cette notion restera antinomique avec l’islâm. En effet, la vision de l’islâm des Prophètes est de faire découvrir Dieu, pour L’aimer, appeler à Lui vouer un culte exclusif pour un présent meilleur et un bonheur futur éternel. Comment remplir une telle mission dans le repli et le rejet de l’autre ? Comment appeler à l’amour en semant la haine ? Il n’est guère étonnant que le repli sur soi soit en progression dans une communauté pointée du doigt et dont les jeunes sont majoritaires sur le marché du travail, souvent en raison de leurs prénoms ou leur faciès et dont les femmes sont souvent la cible de discrimination pour leurs tenues vestimentaires. Plutôt que de rechercher les origines de cette injustice sociale, on camouflera cet échec par l’accusation de séparatisme.

 

Séparatisme renvoie à une tendance, voire une revendication d’un groupe humain, sur la base d’arguments historiques ou/et religieuses, de l’indépendance ou au moins d’une large autonomie qui lui permettrait de gérer des affaires de manière séparée du reste de la société. En France on penserait aux cas de DOM-TOM (départements et territoire d’Outre-mer) ou à certaines régions. Curieusement, ce sont les Musulmans qui sont accusés par certains politiques de séparatisme. Sur quelles bases de telles graves accusations ont été formulées ? A en croire les accusateurs, la multiplication des écoles confessionnelles et de l’enseignement à distance en seraient des indicateurs patents. A supposé même que ce constat soit avéré, il aurait été plus judicieux et plus utile d’en rechercher les causes plutôt que déclarer la guerre aux soi-disant « ennemis de la République ». Pourquoi les mêmes suspicions de séparatisme n’ont-elles pas été formulées pour les autres écoles confessionnelles ? Pourquoi les opposants au « mariage pour tous » et à la « gestation pour autrui » ou à l’enseignement de « la théorie du genre » n’ont-ils pas été taxés de séparatistes ?

 

La laïcité, garante du traitement égalitaire de toutes les religions et de la liberté de pensée, serait menacée par le prétendu « séparatisme islamiste », à en croire ses nouveaux défenseurs, les laïcistes qui la redéfinissent comme l’anti-religion, l’absence de morale religieuse et de Dieu en dehors de la sphère familiale, et encore. Il faudrait sauver les enfants de leurs parents qui risqueraient de les influencer dans leur futur développement intellectuel en leur imposant l’éducation à l’école de la république, et non l’instruction, dès 3 ans.

 

Pour lutter contre le séparatisme « islamique » il faudrait, selon les « protecteurs » de la laïcité et de République, contrôler la formation des imâms et financement des mosquées. La laïcité est pourtant évoquée pour justifier le traitement inégal des cultes pratiqués en France en raison de la loi de 1905 de la séparation de l’état et des cultes. Et pourtant, des conventions ont été signées avec des états pour former les futurs imâms de France et combien de mosquées ont été construites avec des fonds étrangers. Même si aucun lien n’a été établi entre le séparatisme et la direction des mosquées, les premiers concernés, les Musulmans, auraient dû être consultés et aidés dans un tel projet, plutôt que désignés comme responsables et sommés de statuts sous peine de sanctions. Ne méritent-ils pas, comme tout citoyen, d’être aidé et accompagné par les structures étatiques, en lieu et place de mesures coercitives, comme ils ne comprendraient que cela ?

 

A tous les apprentis sorciers qui jouent avec le feu pour arriver à leurs desseins, aux porteurs de haine, nous disons que celle-ci n’a apporté que malheur, et il ne saurait en être autrement.

 

Qu’Allâh nous vienne en aide en nous assistant contre les maux de nos âmes et les conséquences de nos péchés !

 

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