La persévérance dans le bien
A peine arrivé qu’il est reparti, avec quelques bonnes actions et beaucoup de regrets de n’avoir pas profité assez de ce mois béni qui ne reviendra qu’au jour J pour témoigner pour ou contre chacun et intercéder pour certains, ceux qui ont véritablement jeûnés et veillés avec Foi et conviction de la récompense. Comment peut-on alors avoir le sourire aux lèvres sans avoir les réponses aux questions légitimes le jour où les bienfaiteurs sont les vainqueurs et où les paresseux sont les perdants ?
Comme le dit le Cheikh Abdel Mouhcin (qu’Allâh le préserve !) : « La voie est tracée et ce qui est demandée est la constance dans cette voie, car la récompense des bonnes actions est d’en faire d’autres par la suite et la punition des mauvaises actions est d’en faire d’autres. Si l’âme prend l’habitude d’obéir à Allâh durant ces jours bénis en vue d’être récompensée par Allâh, et si l’âme cesse de pécher par crainte d’Allâh, alors l’avantage acquis par la personne et la leçon qu’il doit tirer est la constance dans l’accomplissement des bonnes œuvres et le rejet des péchés en sachant qu’Allâh nous impose de l’adorer jusqu’à notre dernier souffle« .
La persévérance dans les bonnes œuvres est en effet le critère fondamental en islam. La vie ayant été créée pour nous mettre à l’épreuve, aura réussi celui qui l’aura considéré comme telle et mis ses efforts pour profiter de son temps sans en oublier l’objectif. Les occasions sont autant d’opportunités pour préparer La Rencontre inéluctable avec Le Seigneur. Quand les péchés seront-ils pardonnés à celui qui n’aura pas profité du Ramadhân ? Quand ses œuvres lui seront-elles acceptées, si elles ne l’ont pas été au cours de ce mois ? Quand va-t-il se corriger s’il ne l’a pas fait pendant Ramadhân ? Si la terre est mal semée à la saison des graines, il y n’aura d’autre labeur le jour de la récolte que la déchéance et le remord.
Telle une course de fond, c’est le résultat final qui compte en fin de compte. Méfie-toi donc de retomber dans les chaînes de la faute après t’en être délivré. Après avoir goûté à la douce saveur de la dévotion durant le mois de Ramadhân, il ne convient au musulman une fois le mois terminé de ruiner ce plaisir en sombrant dans les péchés au goût amer et donner ainsi à son ennemi, Satan le maudit, que l’on a dompté un mois durant, l’occasion de se réjouir. Il n’est pas du comportement du musulman scrupuleux de faire ses adieux aux bonnes actions après les avoir adressés au mois du jeûne. La preuve a été faite que tu es capable de te priver de satisfaire tes désirs pendant un mois durant dans la recherche de l’agrément divin.
Toutes les louanges, les remerciements et les éloges n’appartiennent qu’à Allâh, Le Miséricordieux par Essence et par Excellence. Il a prescrit le jeûne du mois de Ramadhân pour ceux qui peuvent le supporter, leur a facilité la pratique, puis promis un salaire énorme à ceux qui l’ont observé comme prescrit. C’est aussi vrai pour tout ce qu’Il a prescrit pour toi par miséricorde et tu ne saurais y arriver que par Son assistance qu’Il assurera à ceux de Ses serviteurs qui ont manifestés de la sincérité et de l’amour dans Son adoration, accompagnées d’une grande Foi qui se mesure aussi à la détermination dans l’acquittement des devoirs.
Le jeûne est un secret gardé entre le serviteur et son Seigneur. Personne en dehors d’Allâh ne peut savoir vraiment si la personne jeûne ou pas. La seule raison qui retient le jeûneur de le rompre, c’est de savoir qu’Allâh observe tous ses faits et gestes et qu’il se sent surveillé. Si ce sentiment est louable, la personne doit en tirer comme leçon que Celui Que l’on craint en accomplissant mal son jeûne est Celui Qu’on doit également craindre en accomplissant mal notre prière, notre aumône, notre pèlerinage, et tout ce qui est obligatoire. Celui Qui a prescrit le jeûne est aussi Celui Qui a prescrit la prière qui est le plus important pilier de l’islam après la profession de Foi. Compte tenu de son importance et du fait qu’elle est le lien entre le serviteur et son Seigneur, Allâh l’a prescrite à Son Prophète béni la nuit de son ascension. Si le musulman considère, à juste titre, qu’il est intolérable de négliger le jeûne, que dire de la négligence de la prière ?
Une fois les limites du mois franchies, les jeûneurs ont rempli leur devoir. Ils n’ont plus qu’à attendre la récompense qui se traduit par le pardon. Se voir accepter les œuvres doit rester le principal souci de l’adorateur, avec la peur constante à l’idée de se les voir refuser, et ils « font ce qu’ils font le cœur rempli de crainte » (Coran 23: 60). On fait dire à ‘Ali ibn Abî Tâlib (qu’Allâh l’agrée !): « Soyez plus préoccupés de vous voir accepter les œuvres que de les accomplir. N’avez-vous pas entendu les Paroles d’Allah : « Allah accepte les œuvres des gens pieux » (Coran 5:27) »
Qu’Allâh accepte de nous ce qu’Il nous a facilité comme œuvres salutaires et nous assiste dans Son adoration notre vie durant, jusqu’à Sa Rencontre !