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20Déc/17

Le bon comportement en l’Islam

Assalâmu ‘alaykumu wa rahmatullâhi wa barakâtuh!

 

Le bon comportement est une exigence dans l’islam et un signe de sincérité de la Foi. En effet, comme le disait le poète, « l’important n’est pas ce que l’homme dit de sa foi, mais ce que la foi fait de lui ». Il est vraiment dommage que l’image de l’islam soit ternie par des comportements insupportables de certains d’entre nous, relayés par certains médias, en les amplifiant souvent. Qu’on le veuille ou pas, l’islam est vu dans le prisme de ceux qui s’en réclament. L’exemple est bien plus parlant que mille discours. Les quartiers habités par nous Musulmans souffrent très souvent du bruit au point que l’arrivée du mois de Ramadhân, mois béni, est souvent redoutée par les habitants non-jeûneurs. L’insalubrité et l’insécurité finissent par décider tous ceux qui peuvent se permettre de fuir nos quartiers de le faire. Si l’on se souvient que la mission du Prophète béni a été résumée par lui-même par la recherche de la perfection des nobles caractères, quiconque souhaite sincèrement être proche du meilleur des hommes au Paradis ne fera pas d’économie dans ce domaine au travers d’intenses efforts et de persévérance.

 

Elue meilleure « communauté suscitée pour les gens », le Musulman, ne pourra relever ce défi qu’en ayant de grandes aspirations, le fait de se fixer des objectifs élevés et de considérer comme insuffisant tout ce qui se situe en dessous de ces objectifs. Le comportement de l’individu s’élève proportionnellement au degré de grandeur de ses aspirations. L’imâm Ibn al-Qayyim (qu’Allâh lui fasse miséricorde!) dit: « La personne aspirant à réaliser de grandes choses et possédant une âme qui craint Allâh se dotera de tous les nobles caractères. Par contre, la personne n’aspirant pas à réaliser de grandes choses et possédant une âme rebelle se dotera de tous les mauvais caractères ». Or, force est de constater que beaucoup d’entre nous se suffisent de peu, pas tant dans le sens qu’ils se contenteraient du peu de ce bas monde, mais par paresse, démission et/ou complexe d’infériorité. L’exemple des premiers Musulmans forcent pourtant le respect. Avec peu de bagages, ils ont parcouru le monde, inventé la boussole et l’algèbre, étudié puis enseigné la médecine, conquis le cœur des hommes et des femmes séduits par leur comportement exemplaire. Loin d’être suffisants, ils ont tiré profit de leurs interlocuteurs, que leurs comportements soient défaillants ou complets. La plupart des gens doués de raison et de sagesse apprennent les nobles caractères chez ceux qui possèdent l’opposé de ces bons comportements. L’imâm Ibn al-Qayyim (qu’Allâh lui fasse miséricorde!) disait: « Nombreux sont ceux qui apprennent la bienséance et les nobles comportements auprès de ceux qui possèdent l’opposé de ces bons comportements. Il a été ainsi rapporté qu’une personnalité éminente possédait un esclave dont le caractère était très mauvais, rude et dur. Il y avait un gros fossé entre son tempérament et celui de son maître. On demanda à cet homme important pourquoi il gardait cet esclave et sa réponse fut: « J’apprends auprès de lui les nobles caractères ».

 

De plus, armés des meilleures sources qui soient, La Parole divine et les dires authentifiés du de Son noble Messager béni, l’on devrait plus méditer, plus que quiconque peut-être, sur les fins funestes du mauvais comportement. La personne au mauvais comportement a été citée en des termes graves et disgracieux. Allâh déteste une telle personne, de même que Son Messager et tous les gens sans exception, de toutes origines confondues. Un sage disait : « Les mauvais caractères sont comparables à des poissons mortels, des voies claires menant à la perdition, le déshonneur et l’humiliation. Ils continuent, sans l’ombre d’un doute, des actes mauvais, vils, éloignant leurs auteurs de la compagnie du Seigneur de l’univers. Ils rangent leurs auteurs sous la bannière du diable et sont des portes ouvertes conduisant au feu attisé d’Allah qui monte jusqu’aux cœurs. » A quand la génération de Musulmans connaisseurs de l’islam leur religion et ses nobles valeurs, ayant l’ambition de porter très haut la bannière de l’islam au travers d’un comportement qui témoignera là où ils vivent de la réalité et la véracité de leur Foi ?

 

Ô Allâh! Fais du bon comportement, celui enseigné dans Ton Livre et suivant la conduite vertueuse de Ton noble Messager, notre plus grande aspiration, et de chaque évènement une occasion de tirer des leçons afin de nous élever vers la perfection dans le bel-agir envers Toi et envers toutes Tes créatures!

 

Wassalâmu ‘alaykumu wa rahmatullâh!

 

27Oct/17
achura

le « Sabr »

Face aux épreuves, le sel de la vie, plusieurs attitudes nous sont proposées, de la révolte à la résignation. L’islam, quant à lui, recommande le « Sabr » et la «Salât».

Souvent traduit par « patience », il est, à bien des égards, plutôt synonyme de piété. Les savants définissent le mot comme étant la somme de trois choses : obéissance aux ordres divins, abstinence devant les interdits et acceptation du Destin. Le « Sabr » est prescrit au croyant, même dans les situations les plus extrêmes, illustrées par le cas de la recommandation faite aux fils d’Israël par le Prophète Mûssâ (sur lui la paix divine !) quand leurs fils furent l’objet de l’extermination systématique par Pharaon, le tyran orgueilleux : « Demandez l’assistance divine et faites preuve de Sabr ! » leur dit-il « la terre appartient à Allâh ; Il la confie à qui Il veut ». Accueillant les plaintes des Croyants objets des pires persécutions, le Prophète Muhammad (qu’Allâh le bénisse !), après avoir informé le Compagnon al-Khabbâb (qu’Allâh l’agrée !) du sort, bien pire que le leur, qui fut réservé aux Croyants qui les ont précédés, conclut « mais vous êtes un peuple impatient ». Il a également enseigné que rien n’a été donné de mieux à l’humain de plus bénéfique que le « Sabr », et souligné la grandeur de cette vertu en disant (en substance) : « la situation du croyant m’étonnera toujours. Tout ce qui lui arrive est du bien, et il est bien le seul à être dans ce cas. Quand il lui arrive le bien, il remercie (Allâh), et c’est compté comme du bien pour lui. Quand il lui arrive (ce qu’il compte comme) du mal, il fait du « Sabr » (patiente) ; et c’est du bien pour lui ». Que l’on ne s’y trompe pas ! Il ne s’agit, en aucun cas de baisser les bras devant la situation, aussi désespérée pourrait-elle sembler, sous prétexte du destin. En effet, il a ordonné à qui voit un fait blâmable de « le changer de ses mains ; s’il ne peut, de le dénoncer et, à défaut, de le reprouver » et recommandé de « persister dans la recherche de ce qui pourrait être utile à l’individu, et ne pas démissionner, et (encore moins) de dire ‘Si ceci avait été, cela serait’, car le ‘Si’ ouvre la porte au Satan ». Le « Sabr » c’est donc agir avec détermination, tout en se rappelant que n’arrive que ce que Allâh veutque l’homme reste impuissant devant l’Eternel Qui le rétribuera pour avoir essayé, non pas pour avoir réussi, car la réussite ne vient que par Lui et de Lui. Ce faisant, on ne peut que s’étonner de l’attitude de ceux qui, au nom de l’islam, galvaudent le « Sabr », en désobéissant aux ordres divins, incitant et utilisant la révolte contre les despotes, avec les drames qu’ils font vivre aux habitants de ces pays (Syrie, Irak, Lybie, Somalie, Sahel, entre autres) ainsi qu’au monde entier.

La « Salât » signifie, étymologiquement, « les invocations » (« Du’a ») que le Prophète béni qualifia de « l’adoration par excellence ». En effet, invoquer l’Origine de tout bien, sans Qui rien ne se réalise, et à Qui tout revient (brève explication de Ses deux Noms « Le Premier » et « Le Dernier ») implique qu’on croit en Son Existence, en Sa Science, Sa Toute-Puissance, Sa Miséricorde, qu’Il entend et voit tout, et bien d’autres attributs de perfection que Lui Seul possède.Nombre de musulmans se contentent aussi de protester (verbalement, par écrit, ou par des manifestations de rue) et aider financièrement des associations humanitaires, devant les situations d’injustice comme celle faite aujourd’hui aux Rohingyas. Combien d’entre-eux pensent à prier Le Seigneur, Le Juste Qui a interdit toutes les formes d’injustice, de venir au secours des opprimés, notamment dans leurs prosternations le dernier tiers de la nuit ? Il y a fort à parier que notre situation s’améliorerait.

Ô Allâh ! L’Oyant ! Tu vois la situation de Tes faibles serviteurs qui n’ont de secoureur que Toi ! Viens à leur secours, malgré leurs innombrables péchés qui suscitent Ton courroux !  Guide-les vers la piété sans laquelle point de salut, ni ici ni là-bas, la vraie perte !

 

28Sep/17

Le jeûne du 10 Muharram (Achûrâ)

Le jeûne du 10 Muharram (Achûrâ) est particulièrement recommandé et permet la rémission des péchés (véniels) de l’année précédente. Il est également conseillé de jeûner, en plus du 10 Muharram, le 9 et/ou le 11 du mois.

 

L’imam Ibn al-Qayyimu al-Djawziya (qu’Allâh lui fasse miséricorde) a dit :
« Il y a trois degrés pour le jeûne de ‘Âchûrâ :
– le plus parfait est de jeûner avec ‘Âchûrâ un jour avant et un jour après;
– puis le fait de jeûner ‘Âchûrâ avec le neuvième jour, et c’est ce qui est montré par la plupart des ahâdîths;
– puis le fait de jeûner ‘Âchûrâ’ seul ».

 

La question de la fixation du 1er jour du calendrier lunaire est une question récurrente, basée (théoriquement) sur l’observation occulaire du croissant. Ceci devient critique quand les mois contiennent des jours bénis à commémorer, comme Achûrâ. Si le jour fait en plus l’objet de divergences, cela pose un véritable problème aux Croyants, et c’est le cas cette année. Ce jour correspondra au samedi 30 septembre pour ceux qui suivent le calendrier de l’Arabie, et au dimanche le 01 octobre pour les adeptes du calendrier du Maghreb.

 

Les actes d’adoration légiférés ne valant que par la bonne action qui les anime, et sachant qu’Allâh ne nous tient pas rigueur en cas d’erreur ou d’oubli, il n’y a pas lieu de polémiquer. Tout porte à croire que le jeûne du vendredi et samedi ou celui du samedi et dimanche seront équivalents, incha Allâh, pour qui recherche l’agrément d’Allâh.
La Sunnah reste en la matière de jeûner le(s) jour(s) fixé(s), en évitant la polémique. Il serait encore meilleur de jeûner aussi les 13, 14 et 15 de ce mois de Muharram, le meilleur mois de jeûne après celui de Ramadhân.

 

Il est aussi possible de profiter de cette occasion pour rattraper les jours de jeûne dus, avec la double intention du rattrapage obligatoire et pour la recommandation du jeune de ´Achûra ou de celui des lundis et jeudis ou des 13, 14 et 15 du mois lunaire.

 

Concernant le jeûne du vendredi et celui du samedi, il convient de dire que cela fait l’objet de divergences entre les savants. Si le jeûne du vendredi isolément nous est défendu par le Prophète béni, il n’y a pas de mal à ce que le musulman le jeûne seul quand il est jeûné parce qu’il coincide avec le jour de ‘Âchûrâ ou d’`Arafat, non parce que c’était un Vendredi. Tel est l’avis du « Comité Permanent des Recherches Scientifiques et de la Délivrance des Fatwas (Al-Iftâ’) ».

 

Pour le jeûne du samedi, et si le jeûne n’est pas obligatoire, l’avis majoritaire des savants est que jeûner le samedi après avoir jeûné également le vendredi ou avec l’intention de jeûner le lendemain, il n’y a là encore aucun mal.

 

Ainsi donc, ceux qui désireront ne jeûner que deux jours de ce mois d’Allâh Muharram jeûneront vendredi et samedi ou, mieux, samedi et dimanche, les deux dates proposées pour ‘Âchûrâ. Qui jeûnera plus n’en sera que plus récompensé, inchaAllâh!

Qu’Allâh, L’Omniscient, bénisse nos savants, nous éduque dans leur respect et celui de leurs divergences, qu’Il nous enseigne ce qui nous est utile et en fasse la base de notre pratique !