Category Archives: Blog

02Août/23

Les vacances : une belle opportunité pour s’améliorer

Les vacances sont souvent attendues, dans l’espoir souvent d’en faire un moment de détente et de repos après une année d’études ou de travail intense. Cependant, il est essentiel de saisir cette occasion pour occuper notre temps de manière bénéfique, en nous rapprochant de notre Seigneur.

 

Le temps est une ressource précieuse, un don d’Allah qui doit être utilisé de manière intelligente. En effet, le noble prophète Muhammad (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) nous a enseigné que nous serons interrogés sur l’utilisation que nous avons faite de notre temps dans cette vie. Chaque instant peut être une opportunité de renforcer sa foi et de s’élever en degrés ici-bas et dans l’au-delà.

 

Voici donc quelques astuces pratiques pour faire de nos vacances une expérience spirituelle enrichissante.

 

1. Intention sincère et Taqwa :

Prenons la résolution sincère de faire de notre voyage une opportunité de quête du savoir et au bénéfice de nous-même et de la communauté. Restons conscient qu’Allah l’Omniscient nous voit où que nous soyons, en évitant tout ce qui pourrait Le mécontenter.

 

2. La prière et le Coran :

Gardons une discipline stricte concernant les prières et efforçons-nous de les accomplir à l’heure. Le Coran est un trésor inestimable qui apporte lumière et miséricorde à celui qui s’en imprègne. Consacrons du temps chaque jour à la lecture et à la méditation sur les enseignements du Livre Saint.

 

3. L’invocation et le repentir :

Enrichissons nos journées par des supplications fréquentes et sincères envers Allah. Le repentir sincère est une source de pardon et de soulagement des soucis. Tournons-nous vers notre Créateur pour alléger nos fardeaux et nous guider sur le droit chemin.

 

4. La compagnie vertueuse :

Entourons-nous de personnes pieuses et bienveillantes pendant nos voyages. Leur influence positive nous aidera à rester sur la voie droite. Tissons des liens avec les locaux pour en apprendre davantage sur leur mode de vie et partager nos connaissances religieuses.

 

5. Remercions Allah pour chaque instant de notre vie :

Soyons reconnaissants envers Le Seigneur des mondes pour chaque moment de nos voyages. Apprécions la beauté des paysages, les rencontres inattendues et les expériences marquantes, en exprimant notre gratitude à Allah.

 

6. Le regard chaste :

Gardons notre regard des choses qui déplaisent à Allah ; quiconque le fait par crainte d’Allah, Allah remplacera cette tentation par une foi qui procurera douceur à son cœur.

 

7. Échanges culturels et ouverture d’esprit :

Profitons de chaque occasion pour dialoguer avec les locaux et les autres voyageurs. Soyons ouverts d’esprit envers leurs points de vue et leur mode de vie; cela nous permettra de mieux comprendre la diversité du monde et d’enrichir notre propre perception.

 

8. Évitons les excès :

Faisons preuve de modération dans nos dépenses. Un voyage raisonnable ne nécessite pas de dépenses excessives ou de comportements irresponsables.

 

9. Méditation et introspection :

Profitons des moments calmes du voyage pour méditer, nous recentrer et renforcer notre lien avec Allah. La sérénité des lieux visités favorise la contemplation et vous permet de trouver la paix intérieure.

 

En suivant ces conseils, nous espérons transformer nos vacances en adoration sous différentes formes. Nous reviendrons, Insha’Allah, enrichis sur le plan spirituel, avec une ouverture d’esprit renouvelée et un cœur rempli de gratitude envers Allah.

 

Que nos moments de détente soient l’occasion de nous rapprocher davantage d’Allah et nous apportent une abondance de bénédictions.

27Juil/23

Le jeûne d’Achoura : Une occasion bénie de renouveau

Assalamu’alaikumu wa rahmatullahi wa barakatuh !

 

Le mois sacré de Mouharram a déjà commencé, et avec lui vient une occasion précieuse de se rapprocher davantage d’Allah et de rechercher les mérites d’une journée importante de notre histoire, Achoura, le dixième jour de ce mois béni, un moment de gratitude envers notre Créateur, rappelant l’épisode où Il a sauvé le prophète Moûssâ (Moïse) et son peuple en ouvrant la mer pour eux, ensevelissant Pharaon et ses soldats.

 

Jeûner Achoura est un acte hautement méritoire, selon les paroles du Prophète Muhammad (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui), car il efface les péchés de l’année précédente. C’est une opportunité exceptionnelle de se repentir sincèrement et de chercher le pardon divin.

 

Pour se rapprocher davantage d’Allah, on pourrait jeûner les 9, 10 et 11ème jours de Muharram, entourant ainsi Achoura de deux jours supplémentaires de jeûne. Suivre le souhait exprimé verbalement par le noble prophète béni conduirait à jeûner les 9ème et 10ème jours du mois ou les 10ème et 11ème jours. Se contenter de jeûner le 10ème jour correspondrait néanmoins à la pratique prophétique.

 

Quel que soit le choix, le jeûne d’Achoura est un moyen privilégié de se purifier et de revenir repentant vers notre Créateur. Alors, saisissons cette opportunité pour renforcer notre foi et manifester notre piété et notre amour pour Allah, Le Miséricordieux seigneur des mondes.

 

Nous implorons l’assistance d’Allâh de pouvoir bénéficier de Son pardon et d’obtenir Son agrément, dons qui remplissent tout cœur de gratitude envers Lui.

 

Wassalamu ´alaikumu wa rahmatullah !

17Août/21
achura

Âchurâ 1443

Mercredi ou Jeudi 10 Muharram 1443, correspondant au 18 ou 19 août 2021, est un jour important pour les musulmans du monde entier. Il commémore le secours divin du prophète Mûssa (Moise) et des enfants d’Isrâ-îl (Ya’qûb, Jacob), plus connu sous le nom de « la sortie d’Egypte ». Le pharaon de l’époque du prophète Mûssâ (que Dieu le bénisse) était un homme orgueilleux. A l’instar de ses semblables, comme Satan, il sema le désordre sur la terre et s’est fait adoré. D’ailleurs il s’est pris pour Dieu, en s’accordant le droit de vie et de mort sur ses « sujets ». C’est contre une telle servitude que Le Seul véritable Seigneur a envoyé Mûssâ et son frère Hârûn (Aaron) (bénis soient-ils tous deux) au Pharaon de leur époque et lui rappeler son statut de simple humain qui devra retourner un jour à son seigneur et Lui rendre des comptes.

 

Le salut de Pharaon résidait dans son acceptation de la qualité de messager d’Allâh pour Mussa et la délivrance des fils d’Isrâ-îl. En effet, non content de les persécuter, Pharaon condamnait à mort tout nouveau-né de sexe masculin descendant d’Isrâ-îl. Malgré les preuves évidentes apportées par Mûssâ de la part de son seigneur à Pharaon, ce dernier ne renonça ni au génocide ni à ses prétentions. Allâh, l’Omniscient, révéla à Mûssâ (béni soit-il) d’émigrer avec son peuple vers la Palestine, une terre qu’Il a bénie et aujourd’hui le théâtre de massacres et d’injustice innommables.  Ils partirent de nuit, chargés, la peur au ventre et la plupart peu confiants quant à l’issue du voyage. Face à l’obstacle physique et apparemment insurmontable de la mer, Allâh, l’Omnipotent, révéla à Mûssâ (béni soit-il) de frapper, avec son bâton, la mer qui se fendra pour laisser passer les fuyards, miracle parmi les miracles.

 

Les fils d’Isrâ-îl allaient être poursuivis puis rattrapés par Pharaon et son armée, mais sans compter sur l’assistance divine dont Il a assuré les Croyants, en général et les Messagers (bénis soient-ils) en particulier.  Invoqué par Son serviteur vertueux, Mûssâ, Celui Qui répond à l’appel, notamment de celui de tout opprimé, ordonna à la mer, une de Ses créatures parmi d’autres, d’engloutir les poursuivants, ce qu’elle fit car ne pouvant pas désobéir à son Seigneur et Maître. A cet instant, Pharaon attesta de l’exclusivité de la divinité véritable à Allâh, mais c’était trop tard. Allâh a promis, et Sa Promesse est vraie, de sauver le corps de Pharaon pour en faire un signe pour les gens qui suivront, mais lui a promis le plus dur châtiment qu’il a certainement commencé à gouter. Cet évènement eut lieu le 10 Muharram, et est connu dans l’histoire musulmane comme le jour de Âchurâ. Mûssâ (béni soit-il) jeûna ce jour, en signe de reconnaissance de ce bienfait de Dieu, ainsi que les croyants ; informé à son arrivée à Médine de la raison pour laquelle les juifs jeûnaient un jour, le prophète Muhammad (béni soit-il) a dit (en substance) « Nous avons plus le droit de nous réclamer de Mûssâ que vous », sous-entendant par-là que, comme lui, nous suivons la même religion, l’Islâm, et sommes fidèles au message dont il fut le porteur, celui de l’Eternel. Le Prophète (béni soit-il) a jeûné ce jour et ordonné aux musulmans de faire de même.

 

Après la révélation de l’obligation du jeûne du mois de Ramadhân pour celui qui en avait la capacité, le deuxième lundi du mois de Sha’aban (huitième mois lunaire) de l’an II de l’hégire, jeûna le jour de Âchurâ qui voulait. Son jeûne, nous a informé le Prophète béni, est récompensé par le pardon des péchés (véniels) d’une année. En l’an IX de l’hégire, il arriva que le calendrier juif coïncida avec le celui des musulmans et les deux communautés jeûnèrent le même jour. Le Prophète dit alors (en substance) « si Allâh me fait voir l’année prochaine, je jeûnerai aussi le 9 (Muharram) », ceci pour distinguer les actes d’adoration des deux communautés. Dans une version du dire prophétique on trouve « …. je jeûnerai aussi le 11 (Muharram) » et dans une autre « …. je jeûnerai aussi les 9 et 11 (Muharram) ». Le mois d’Allâh Muharram étant le meilleur mois du jeûne, après celui du Ramadan, et au vu de la récompense du jeûne (qui n’a pas d’équivalent), jeûner ces jours ainsi que d’autres jours de ce mois serait indiqué. Allâh, Le vivant Qui ne meurt pas, a décidé de rappeler Son Messager et serviteur Muhammad, en Rabîa-al-ûlâ, selon les meilleures sources historiques, satisfait de lui.

 

Qu’Allâh bénisse et honore ce noble Prophète dans ce monde et dans l’autre, ainsi que (les membres pieux de) sa famille et ses compagnons ! Ce jeûne est donc une adoration et une confirmation de la reconnaissance et l’attachement des musulmans à tous les Messagers et de l’unicité du message divin, l’islam.

02Déc/20
Pour un imâmat au service des Musulmans

Pour un imâmat au service des Musulmans

L’imâm est, étymologiquement, le guide. Celui qui est devant, montre le chemin, précède les autres, le responsable d’un groupe humain. Le terme est utilisé dans le Coran pour désigner les prophètes ainsi que ceux qui ont guidé les croyants après eux. Dans l’entendement commun, il est compris comme celui qui dirige les prières communes, célèbre les mariages et délivre des sermons, notamment ceux du vendredi. S’il est rétribué pour cette fonction dans certains pays, en tant que « imâm-fonctionnaire », en France et dans nombre de pays son salaire incombe parfois aux fidèles mais il est généralement bénévole, n’attendant que d’Allâh sa récompense, ici-bas comme dans l’au-delà. Pour exercer cette fonction, aucun diplôme n’est requis, même si la compétence et la piété restent les qualités à réunir chez celui qui est appelé à éclairer les enseignements de l’islâm.

 

L’imâm devrait être désigné par ses coreligionnaires, les fidèles qu’il connaît et qui le connaissent, qu’il fréquente et aime et vice versa, et non pas parachuté par un groupe de pression politique ou religieux, et encore moins autoproclamé, conformément à l’éthique musulmane qui veut que « l’on ne donne pas le pouvoir à celui qui le demande ». Ce dernier qui cherchera à occuper une telle fonction par ambition, même animé par les meilleures intentions, aura à cœur de satisfaire un projet personnel ignorant ou sans redouter les conséquences de la prise de responsabilités qui lui vaudra le jour J l’humiliation s’il n’a pas été de ceux qui ont craint leur Seigneur en donnant à chacun son droit. Or, le plus savant de la communauté qu’il guide, l’imâm, devrait aussi être celui qui craint le plus Allâh, comme l’affirme le Coran.

 

L’imâm devrait jouer le rôle de dirigeant de la structure qui l’a chargé d’une si importante responsabilité, bénévolement ou contre salaire. C’est dans cet esprit que dans l’islam matinal, le terme était employé pour désigner naturellement le chef de la communauté qui dirigeait aussi les prières à la mosquée, de droit. Occupé par ses lourdes et multiples occupations au sommet de l’État, il se faisait souvent remplacer pour la direction des offices, tout en en gardant la prérogative, notamment lors de la prière des deux fêtes où le message pouvait avoir un impact politique, au sens de gestion des affaires de la communauté dont il est responsable, certain.

 

Si « l’imâm-fonctionnaire » ne saurait prétendre à une fonction autre que cultuelle, dans le contexte de séparation du culte et de l’État, comme en France, l’imâm devrait exercer aussi la direction de l’association qui dirige la mosquée, sous peine d’assister aux nombreux problèmes récurrents inhérents à la direction bicéphale dont beaucoup de mosquées sont coutumières. En effet, au président de ladite association, pas toujours très savant en matière de religion, incombe la charge de gérer les affaires administratives, comme le lui octroie les statuts. Mais, dans les faits, c’est l’imâm qui est reconnu par les fidèles qu’il côtoie plus et aide au quotidien. Malgré donc la « bonne volonté » de ce dernier, il n’est pas rare que des antagonismes naissent, alimentés par les égos et les ragots, chaque fois que l’Adoré est oublié et que Satan s’empare des fils d’Adam.

 

Bien que les deux fonctions ne requièrent pas les mêmes compétences et qualités humaines, l’idéal serait de disposer d’un « imâm-président » bénévole, pour le bien de la communauté, même si cela peut être mal interprété comme étant un « cumul des mandats » ou « soif de pouvoir ».
A défaut du candidat idéal réunissant les compétences à la hauteur des responsabilités, le bon gestionnaire déléguera l’imâmat à plus érudits en matière religieuse, le plus important au final, car la structure n’étant qu’un moyen pour arriver au but, qui n’est que l’agrément divin !
Dans ce contexte, exiger l’agrément d’une structure administrative externe au lieu d’exercice, fusse telle composée de personnes dont les compétences en matière religieuse soient reconnues, est étrangère à l’esprit de l’islâm et loin d’aider à organiser cet islam dit de France.

 

Imposer des imâms aux mosquées suppose que les maisons d’Allâh appartiendraient aux « nominateurs » qui devraient aussi pouvoir rémunérer les officiers du culte, chose impossible dans la durée sans l’intervention active de l’État, réputé pourtant indépendant du culte depuis 1905. De plus, ce serait la plus grande insulte faite aux fidèles qui seraient, encore une fois, traités comme des inaptes, incapables et incultes qui auraient besoin de direction imposée dans des édifices qu’ils ont pourtant eu tant de mal à financer, à construire et à entretenir.

 

Penser qu’en désignant les imâms on résoudrait le problème du « radicalisme » ou de « l’islamisme politique » est la théorie erronée distillée par des instruits, loin d’être savants, à la recherche de succès audiovisuels, populistes ou en librairie ou de subventions imméritées. L’expérience récente prouve, si besoin en était, la fausseté de cette malhonnête manœuvre intellectuelle et l’inefficacité de sa mise en pratique.

 

Ceci n’est pas étonnant parce que cette théorie n’est basée que sur de la «sociologie» dévoyée, et non sur une vraie connaissance des musulmans et de l’islâm, leur religion, qui engage la conscience individuelle devant le Seigneur des mondes et appelle tout individu à prendre ses responsabilités en préparation du jour J, jour où « aucune âme ne pourra rien pour une autre ». L’imâm, à l’instar du Prophète béni, n’a qu’une mission : faire parvenir le message divin dans toute sa clarté. Si tel n’était pas le cas, libre à chacun d’aller le rechercher ailleurs, y compris chez des ignorants qui officient hors mosquées.

 

Laisser les Musulmans des mosquées choisir librement leurs guides, en citoyens responsables, puis les accompagner juridiquement et logistiquement dans la gestion de leurs lieux de vie, tout en encourageant un partage d’expériences et de compétences, est la seule solution raisonnable, viable et respectueuse des Musulmans et de leur religion et de leurs imâms. C’est de ces mosquées et de leurs dignes représentants que l’État, à travers tous ses représentants, trouvera ses légitimes interlocuteurs pour un bien-vivre-ensemble !

 

Crédit photo de la couverture : Trouve Ta Mosquée