Category Archives: Blog

07Juil/24
La Hijra

La Hijra : au delà de l’événement, un concept

Chaque civilisation a des points de repères, généralement des dates qui ont marquées son histoire. A titre d’exemple, la date de naissance (présumée) du Prophète béni Jésus, début du calendrier chrétien ou grégorien (G), largement adopté dans le monde. Chez les arabes, c’est « l’année de l’éléphant » qui marqua les esprits des Quraich de la Mecque, évènement relaté dans la Sûrate 105 du Qur’ân, et daté en 569/570 G. Puis ce fut l’Hégire (Hijra, H), la fuite des Croyants de la Mecque vers Médine, à la recherche de la vraie vie, celle de l’épanouissement de l’humain pleinement conscient que l’au-delà s’acquiert ici-bas par une vie dévouée à l’adoration d’Allâh.

 

Le Prophète Muhammad (béni soit-il !) et ses compagnons (qu’Allâh les agrée tous) ont été contraints de fuir la Mecque pour s’exiler à Yathrib, devenue plus tard Madînah (la ville), abandonnant meubles et immeubles pour la seule cause de l’agrément divin devant laquelle toute autre n’est qu’illusion. Cet évènement est plus connu sous le nom de l’hégire, le début de l’histoire (la plus récente) de l’islam et d’une ère de libération de la domination des hommes et des passions vers la soumission au seigneur des mondes. De cette épreuve Allâh a voulu que Son message se répande dans les quatre coins de la terre, la plupart du temps sans combat car « point de contrainte en matière de religion et la vérité se distingue (aisément) de l’erreur ».

 

Selon le Cheikh Muhammad ibn Ibrahim al-Hamad, Abu Mûssâ al-Ach’arî (qu’Allâh l’agrée !) dit un jour au calife ‘Umar ibn al-Khattâb (qu’Allâh l’agrée !) :
* « les lettres que nous recevons de ta part ne sont pas datées ».
‘Umar rassembla alors les musulmans pour consultation au sujet de l’établissement d’un calendrier. Certains lui suggérèrent la date du début de la prophétie tandis que d’autres proposèrent celle de l’émigration.
‘Umar (qu’Allâh l’agrée !) dit alors :
* « L’émigration a séparé le vrai du faux ; prenez donc cet évènement comme point de départ du calendrier ».
Qu’Allâh bénisse ‘Umar ibn al-Khattâb (qu’Allâh l’agrée !) que le noble Messager béni a surnommé « al-Fârûq », celui qui sépare le vrai du faux. Il a également affirmé à son sujet : « jamais tu n’as pris un chemin sans que Satan n’en emprunte un autre ».

 

D’importants faits notoires se sont déroulés avant cette Hijra, dont :

  • – 53 H (571 G): année de l’éléphant, date de la naissance présumée de Muhammad ibn Abdillâh (Paix et bénédictions divines sur lui !) ;
  • – 28 H (595 G) : le mariage de celui qui allait être honoré par la prophétie, Muhammad ibn Abdillâh (Paix et bénédictions divines sur lui !), avec Khadîja (qu’Allâh l’agrée !) ;
  • – 18 H (605 G): la reconstruction de la Kaaba et la pose de la pierre noire l’endroit ad hoc par l’homme reconnu par ses contemporains comme « le digne de confiance » (« al-Amîn »);
  • – 13 H (610 G) : révélation des 5 premiers versets de la sourate 96 ;
  • – 8 H (614 G) : première Hijra des musulmans persécutés vers l’Abyssinie ;
  • – 5 H (617 G) : début de l’embargo général des Quraich contre le Prophète béni, ses compagnons et son clan tribal (Banû Hâchim et Banû Muttalib) ;
  • – 3 H (619 G) : morts de Khadîja (qu’Allah l’agrée !) et de Abû Tâlib ;
  • – 3 H (619 G) : voyage du Prophète béni à Tâif à la recherche de nouveaux adeptes ;
  • – 2 H (621 G) : rencontre de Khazaraj (tribu arabe de Yathib, devenu Médine) ;
  • – 1 H (621 G) : l’ascension nocturne du Prophète béni et la révélation des 5 prières obligatoires ;
  • – 1 H (621 G) : rencontre de Khazaraj et Aws (tribus arabes de Yathib) ;
  • 0 H (622 G) : la Hijra de la Mecque vers Médine.

 

Ce dernier évènement eu lieu en fin 12ème année (Dhul Hijja), début premier mois du calendrier musulman, Muharram, deux des quatre mois sacrés. Les autres sont Dhul-Qa’ada (11ème mois) et Rajab (7ème mois).

 

Allâh, Le Très Haut, dit :
* {Le nombre de mois, auprès d’ Allah, est de douze, dans la prescription d’ Allah, le jour où Il créa les cieux et la terre. Quatre d’entre eux sont sacrés: telle est la religion droite. (Durant ces mois), ne faites pas de tort à vous-mêmes.} (Sens d’une partie du verset 36 de la Sûrate 9, Le repentir).
Le prophète Muhammad, que la paix et le salut divins soient sur lui, nous a enseigné :
* « Le temps a repris son cours tel qu’il était quand Allâh créa les cieux et la terre : l’année compte douze mois dont quatre mois sacrées ; les trois se succèdent et ont pour nom Dhoul Qa’ada, Dhul-Hijjah et Muharram et le quatrième Rajab intercalé entre Djûmada et Cha’aban.» (Hadith authentique consigné dans les recueils de Bukhârî et de Muslim, qu’Allah leur fasse miséricorde!).

 

Cette émigration a été voulue par Allâh pour éprouver les Prophètes et leurs adeptes ainsi que ceux vers qui ils ont été envoyés et dont ils seront témoins. Avec la clôture de la prophétie elle peut encore prendre trois formes qui sont:

  • (i) la fuite vers un lieu par crainte pour sa religion,
  • (ii) celle de la mauvaise compagnie et
  • (iii) l’éloignement des péchés apparents et cachés. Contrairement aux deux premières

 

catégories la dernière forme doit être permanente et soutenue, sans relâches, et ne s’achèvera qu’avec la rencontre du Très-Haut dont l’agrément est conditionné par Son adoration exclusive.

 

Seigneur! Fais de nous des serviteurs émigrant vers Toi, cheminant avec le cœur de l’adoration d’autrui vers Ton adoration, de la soumission à autrui vers la soumission à Toi Seul!

25Juin/24
Les vacances sont souvent attendues, dans l’espoir souvent d’en faire un moment de détente et de repos après une année d’études ou de travail intense. Cependant, il est essentiel de saisir cette occasion pour occuper notre temps de manière bénéfique, en nous rapprochant de notre Seigneur. Le temps est une ressource précieuse, un don d’Allah qui doit être utilisé de manière intelligente. En effet, le noble prophète Muhammad (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) nous a enseigné que nous serons interrogés sur l’utilisation que nous avons faite de notre temps dans cette vie. Chaque instant peut être une opportunité de renforcer sa foi et de s’élever en degrés ici-bas et dans l’au-delà. Voici donc quelques astuces pratiques pour faire de nos vacances une expérience spirituelle enrichissante. 1. Intention sincère et Taqwa : Prenons la résolution sincère de faire de notre voyage une opportunité de quête du savoir et au bénéfice de nous-même et de la communauté. Restons conscient qu’Allah l’Omniscient nous voit où que nous soyons, en évitant tout ce qui pourrait Le mécontenter. 2. La prière et le Coran : Gardons une discipline stricte concernant les prières et efforçons-nous de les accomplir à l’heure. Le Coran est un trésor inestimable qui apporte lumière et miséricorde à celui qui s’en imprègne. Consacrons du temps chaque jour à la lecture et à la méditation sur les enseignements du Livre Saint. 3. L’invocation et le repentir : Enrichissons nos journées par des supplications fréquentes et sincères envers Allah. Le repentir sincère est une source de pardon et de soulagement des soucis. Tournons-nous vers notre Créateur pour alléger nos fardeaux et nous guider sur le droit chemin. 4. La compagnie vertueuse : Entourons-nous de personnes pieuses et bienveillantes pendant nos voyages. Leur influence positive nous aidera à rester sur la voie droite. Tissons des liens avec les locaux pour en apprendre davantage sur leur mode de vie et partager nos connaissances religieuses. 5. Remercions Allah pour chaque instant de notre vie : Soyons reconnaissants envers Le Seigneur des mondes pour chaque moment de nos voyages. Apprécions la beauté des paysages, les rencontres inattendues et les expériences marquantes, en exprimant notre gratitude à Allah. 6. Le regard chaste : Gardons notre regard des choses qui déplaisent à Allah ; quiconque le fait par crainte d’Allah, Allah remplacera cette tentation par une foi qui procurera douceur à son cœur. 7. Échanges culturels et ouverture d’esprit : Profitons de chaque occasion pour dialoguer avec les locaux et les autres voyageurs. Soyons ouverts d’esprit envers leurs points de vue et leur mode de vie; cela nous permettra de mieux comprendre la diversité du monde et d’enrichir notre propre perception. 8. Évitons les excès : Faisons preuve de modération dans nos dépenses. Un voyage raisonnable ne nécessite pas de dépenses excessives ou de comportements irresponsables. 9. Méditation et introspection : Profitons des moments calmes du voyage pour méditer, nous recentrer et renforcer notre lien avec Allah. La sérénité des lieux visités favorise la contemplation et vous permet de trouver la paix intérieure. En suivant ces conseils, nous espérons transformer nos vacances en adoration sous différentes formes. Nous reviendrons, Insha’Allah, enrichis sur le plan spirituel, avec une ouverture d’esprit renouvelée et un cœur rempli de gratitude envers Allah. Que nos moments de détente soient l’occasion de nous rapprocher davantage d’Allah et nous apportent une abondance de bénédictions.

Les vacances : une belle opportunité pour s’améliorer

Les vacances sont souvent attendues, dans l’espoir souvent d’en faire un moment de détente et de repos après une année d’études ou de travail intense. Cependant, il est essentiel de saisir cette occasion pour occuper notre temps de manière bénéfique, en nous rapprochant de notre Seigneur.

 

Le temps est une ressource précieuse, un don d’Allah qui doit être utilisé de manière intelligente. En effet, le noble prophète Muhammad (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) nous a enseigné que nous serons interrogés sur l’utilisation que nous avons faite de notre temps dans cette vie. Chaque instant peut être une opportunité de renforcer sa foi et de s’élever en degrés ici-bas et dans l’au-delà.

 

Voici donc quelques astuces pratiques pour faire de nos vacances une expérience spirituelle enrichissante.

 

1. Intention sincère et Taqwa :

Prenons la résolution sincère de faire de notre voyage une opportunité de quête du savoir et au bénéfice de nous-même et de la communauté. Restons conscient qu’Allah l’Omniscient nous voit où que nous soyons, en évitant tout ce qui pourrait Le mécontenter.

 

2. La prière et le Coran :

Gardons une discipline stricte concernant les prières et efforçons-nous de les accomplir à l’heure. Le Coran est un trésor inestimable qui apporte lumière et miséricorde à celui qui s’en imprègne. Consacrons du temps chaque jour à la lecture et à la méditation sur les enseignements du Livre Saint.

 

3. L’invocation et le repentir :

Enrichissons nos journées par des supplications fréquentes et sincères envers Allah. Le repentir sincère est une source de pardon et de soulagement des soucis. Tournons-nous vers notre Créateur pour alléger nos fardeaux et nous guider sur le droit chemin.

 

4. La compagnie vertueuse :

Entourons-nous de personnes pieuses et bienveillantes pendant nos voyages. Leur influence positive nous aidera à rester sur la voie droite. Tissons des liens avec les locaux pour en apprendre davantage sur leur mode de vie et partager nos connaissances religieuses.

 

5. Remercions Allah pour chaque instant de notre vie :

Soyons reconnaissants envers Le Seigneur des mondes pour chaque moment de nos voyages. Apprécions la beauté des paysages, les rencontres inattendues et les expériences marquantes, en exprimant notre gratitude à Allah.

 

6. Le regard chaste :

Gardons notre regard des choses qui déplaisent à Allah ; quiconque le fait par crainte d’Allah, Allah remplacera cette tentation par une foi qui procurera douceur à son cœur.

 

7. Échanges culturels et ouverture d’esprit :

Profitons de chaque occasion pour dialoguer avec les locaux et les autres voyageurs. Soyons ouverts d’esprit envers leurs points de vue et leur mode de vie; cela nous permettra de mieux comprendre la diversité du monde et d’enrichir notre propre perception.

 

8. Évitons les excès :

Faisons preuve de modération dans nos dépenses. Un voyage raisonnable ne nécessite pas de dépenses excessives ou de comportements irresponsables.

 

9. Méditation et introspection :

Profitons des moments calmes du voyage pour méditer, nous recentrer et renforcer notre lien avec Allah. La sérénité des lieux visités favorise la contemplation et vous permet de trouver la paix intérieure.

 

En suivant ces conseils, nous espérons transformer nos vacances en adoration sous différentes formes. Nous reviendrons, Insha’Allah, enrichis sur le plan spirituel, avec une ouverture d’esprit renouvelée et un cœur rempli de gratitude envers Allah.

 

Que nos moments de détente soient l’occasion de nous rapprocher davantage d’Allah et nous apportent une abondance de bénédictions.

08Avr/24
La règle concernant la Zakat al-Fitr

La règle concernant la Zakat al-Fitr

La Zakat al-Fitr est obligatoire pour tout musulman, homme ou femme, jeune ou vieux, sain d’esprit ou non, selon le hadith d’Ibn Umar, que Dieu soit satisfait de lui et de son père :

Le Messager d’Allah, paix et bénédictions sur lui, a prescrit la Zakat al-Fitr au moment de Ramadan, un Sa’ de dattes ou un Sa’ d’orge, pour l’esclave et le libre, le mâle et la femelle, le jeune et le vieux parmi les musulmans (rapporté par consensus).

Ibn Mundhir a dit : “Tous ceux dont nous avons connaissance parmi les savants sont d’accord pour dire que la Sadaqah al-Fitr est obligatoire”.

 

Deux conditions sont nécessaires pour son obligation :

  • L’Islam : Elle n’est pas acceptée de la part d’un non-croyant selon le verset : “Et ce qui les empêche d’accepter leurs dépenses, c’est qu’ils ont nié Allah et Son messager” (At-Tawbah:54).
  • La capacité : Avoir le jour de l’Eid et la nuit précédente de quoi subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, au-delà du strict nécessaire en termes de nourriture, de boisson, de logement et de vêtements.

 

La Zakat al-Fitr est due par le père pour son enfant mineur s’il n’a pas de biens propres, mais si l’enfant a des biens, la zakat est due sur ces biens et non sur ceux du père.

 

La majorité des juristes estime que le père doit la payer pour ceux dont il est responsable, comme son épouse et ses parents, selon le hadith d’Ibn Umar, rapporté de manière Mursal, qui dit : “Payez l’alms de la rupture du jeûne pour ceux que vous soutenez”.

 

Cependant, il est exact que la Zakat al-Fitr est due par la femme pour elle-même, selon le verset :

Aucun porteur de fardeaux ne portera le fardeau d’un autre (Al-An’am:164),

et de même pour les parents. La dette n’empêche pas l’obligation de la Zakat al-Fitr selon l’opinion la plus correcte parmi les savants.

 

Le moment de son obligation et son exécution

 

La Zakat al-Fitr devient obligatoire au coucher du soleil la nuit de l’Eid al-Fitr. Si une personne éligible à cette époque décède avant le coucher du soleil, même de quelques minutes, elle n’est pas due ; si elle décède après le coucher du soleil, même de quelques minutes, sa zakat doit être payée. Si quelqu’un se convertit après le coucher du soleil, aucune Zakat al-Fitr n’est due sur lui, et si un enfant naît à un homme après le coucher du soleil, il est recommandé mais pas obligatoire de la payer pour lui, contrairement à s’il naît avant le coucher du soleil, auquel cas elle devient obligatoire.

 

Quant au moment de son exécution, il est préférable de la donner le matin de l’Eid avant la prière, comme le pratiquait Abu Sa’id al-Khudri, que Dieu soit satisfait de lui, à l’époque du Prophète, paix et bénédictions sur lui, et comme le rapporte Ibn Umar, que Dieu soit satisfait de lui et de son père, le Prophète, paix et bénédictions sur lui, ordonnait que la Zakat al-Fitr soit donnée avant que les gens ne sortent pour la prière. Ceci afin d’enrichir les pauvres ce jour-là et leur permettre de participer à la joie et au bonheur.

 

Elle peut être avancée un ou deux jours avant l’Eid, comme le pratiquait Ibn Umar, que Dieu soit satisfait de lui et de son père, mais ne doit pas être retardée après la prière de l’Eid sans excuse. Si elle est retardée sans excuse, elle n’est pas acceptée ; comme le Prophète, paix et bénédictions sur lui, a dit :

Celui qui la donne avant la prière, c’est une Zakat acceptée, et celui qui la donne après la prière, c’est une aumône parmi les aumônes (rapporté par Abu Dawud et d’autres).

 

Si le retard est dû à une excuse valable, comme être surpris par l’Eid dans un endroit sans avoir de quoi donner ou à qui donner, ou si la nouvelle de l’Eid arrive soudainement sans possibilité de donner avant la prière, ou si on dépendait de quelqu’un pour donner en son nom et cette personne oublie de le faire, alors dans ces cas, il est permis de donner même après l’Eid, car il y a une excuse valide.

 

La nature et la quantité obligatoires

 

Quant à la nature de ce qui doit être donné, elle doit provenir de la nourriture de base du pays ; selon le hadith d’Ibn Umar, que Dieu soit satisfait de lui et de son père :

Le Messager d’Allah, paix et bénédictions sur lui, a prescrit la Zakat al-Fitr au moment de Ramadan, un Sa’ de dattes ou un Sa’ d’orge.

À l’époque, l’orge faisait partie de leur alimentation essentielle, comme l’explique Abu Sa’id al-Khudri, que Dieu soit satisfait de lui :

Nous sortions, le jour de l’Eid al-Fitr , à l’époque du Prophète, paix et salutations sur lui, un sa’ de nourriture, notre nourriture étant l’orge, les raisins secs, le lait asséché, et les dattes.(rapporté par Al-Bukhari).

 

La quantité requise est d’un Sa’ de ces aliments ou d’autres types de nourriture, ce qui équivaut à environ 2,176 kilogrammes de grains. Certains savants autorisent également à donner l’équivalent en valeur monétaire de ces aliments, laissant une certaine flexibilité selon les besoins du pauvre. Toutefois, il est préférable de se conformer aux prescriptions prophétiques claires qui indique que cette Zakat doit être acquittée en nourriture. Des associations œuvrent dans ce sens et collectent la zakat des jeûneurs en argent et s’occupent de distribuer, par délégation, la nourriture aux pauvres et nécessiteux.

 

La Sadaqah al-Fitr doit être donnée aux pauvres et aux nécessiteux, exclusivement parmi les huit catégories de bénéficiaires de la Zakat, comme l’a préféré Sheikh al-Islam Ibn Taymiyyah, que Dieu ait pitié de lui. Elle ne doit pas être donnée à ceux dont on est responsable financièrement.

 

Il est permis de donner la Zakat al-Fitr à un seul pauvre ou à plusieurs, et il est préférable de la donner aux parents pauvres qui ne sont pas à la charge du donateur.

29Mar/24

Profiter des dix dernières nuits du Ramadhan

Les jours et les nuits de Ramadhan s’accélèrent vers leur fin, et après le passage des dix premiers jours puis des dix jours médians, il ne reste plus de ce mois béni que le dernier tiers et les dix dernières nuits.

Si les savants s’accordent sur le fait que Ramadhan est le meilleur et le plus noble des mois, ils conviennent également que les dix dernières nuits sont le summum de sa valeur et de sa grandeur ; elles sont la quintessence de l’excellence et le meilleur du meilleur. La plus grandiose de ces nuits, par consensus, est la Nuit du Destin, surpassant les dix nuits et même considérée comme la plus précieuse nuit de l’existence.

Alors que Ramadhan touche à sa fin, « le serviteur favorisé est celui qui comprend qu’une bonne fin peut effacer les faiblesses du début, et qui sait, peut-être la bénédiction derrière votre œuvre du Ramadhan est cachée dans sa fin, car les actes sont jugés selon leurs conclusions.

 

 

Les spécificités des dix dernières nuits et la conduite du Prophète (paix et bénédictions sur lui) durant cette période :

Dieu a distingué les dix dernières nuits de Ramadhan par des caractéristiques et des dons qu’on ne trouve nulle part ailleurs, et le Prophète (paix et bénédictions sur lui) a consacré des actions spécifiques à ces nuits qu’il ne pratiquait pas à d’autres moments. Parmi celles-ci :

 

1. L’intensification des efforts :

Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) redoublait d’effort durant ces nuits plus que dans les autres, Aïcha (que Dieu soit satisfait d’elle) a dit : « Le Messager de Dieu (paix et bénédictions sur lui) s’efforçait durant les dix dernières nuits plus qu’il ne le faisait à d’autres moments » (rapporté par Muslim).

Il passait ces nuits entières en adoration, en prière, en évocation de Dieu et en lecture du Coran. Aïcha (que Dieu soit satisfait d’elle) a également dit : « Lorsque les dix dernières nuits arrivaient, le Messager de Dieu (paix et bénédictions sur lui) vivait la nuit, réveillait sa famille et se ceignait pour l’effort » (rapporté par Muslim).

Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) réveillait sa famille durant ces nuits pour la prière et l’évocation, cherchant à profiter de leur mérite par une adoration appropriée, Ibn Rajab a dit : « Quand il restait dix jours de Ramadhan, le Prophète (paix et bénédictions sur lui) ne laissait personne de sa famille capable de veiller sans le faire veiller« . Et se ceindre pour l’effort est une expression désignant l’abstinence sexuelle, la séparation d’avec les femmes et l’ardeur dans l’adoration.

 

 

2. L’i`tikaf ( retraite spirituelle) :

Dans Les livres de Albukhari et Muslim, d’après Aïcha (que Dieu soit satisfait d’elle) : « Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) pratiquait l’i`tikaf durant les dix dernières nuits de Ramadhan jusqu’à sa mort, puis ses épouses l’ont fait après lui« . Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) persévérait dans l’i`tikaf pendant ces nuits jusqu’à son décès.
L’i`tikaf signifie littéralement s’attacher à quelque chose et se confiner à cet effet. En termes religieux, il s’agit de « rester dans la mosquée pour un individu spécifique, selon des modalités spécifiques ». (Fath al-Bari 4/341).

Le principe est de se détacher du monde et de se consacrer à l’adoration et à l’isolation spirituelle, sans se laisser distraire par autre chose que les actes d’obéissance et de dévotion, afin de ne pas manquer son objectif. L’isolé ne doit pas faire de son retrait un lieu de visite qui perturbe sa solitude et sa proximité avec Dieu. Même s’il se retire du monde, il ne devrait pas amener le monde dans son lieu de retraite, et il est conseillé pour l’isolé de minimiser sa consommation de nourriture et de boisson pour ne pas être alourdi dans l’adoration et l’obéissance.

 

3. Profiter de tout le temps :

D’après Abou Hourayra (que Dieu soit satisfait de lui) qui a dit : « Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) interdisait le jeûne continu (sans manger entre le coucher et le lever du soleil), et un homme parmi les musulmans lui dit : ‘Mais toi, ô Messager de Dieu, tu continues !’, il répondit : ‘Et qui d’entre vous est comme moi ? Mon Seigneur me nourrit et m’abreuve pendant la nuit‘ » (rapporté par Bukhari et Muslim).

Il est évident que l’intention ici concerne la nourriture spirituelle et les révélations divines, et non la nourriture et la boisson matérielles. Il les a dissuadés de continuer afin qu’ils ne faiblissent pas dans l’adoration et l’effort dans l’obéissance. Pour lui, chaque moment était une occasion de ne rien gaspiller, même dans la nourriture ou le sommeil, donc que la prière et la paix soient sur lui, la plus grande et la plus complète.

 

4. Rechercher la Nuit du Destin :

L’ effort et la retrait du Prophète bien aimé ne visaient qu’à se libérer pour l’adoration, à éliminer les distractions et à rechercher la Nuit du Destin, cette nuit bénie et noble où les actions valent plus que celles de mille mois, comme Dieu l’a dit : « La Nuit du Destin est meilleure que mille mois » (Al-Qadr : 3).

Durant cette nuit, les décrets des créatures pour l’année sont évalués, y sont inscrits les vivants et les morts, les heureux et les malheureux, les destinées et les provisions, comme dit le Très-Haut : « Durant celle-ci est décidé tout sage ordre » (Ad-Dukhan : 4).
C’est une nuit où les portes s’ouvrent, la parole est entendue, le voile est levé, la prière est exaucée et l’espoir réalisé, la nuit de l’avènement de l’Islam et de la descente du Coran, une nuit de paix car Dieu souhaite la paix et la sécurité pour le monde, la paix de la société, la sécurité des cœurs et des âmes, et la bonne entente entre les gens « Paix, jusqu’à l’apparition de l’aube » (Al-Qadr : 5).

 

Dieu a caché la connaissance de sa date précise aux serviteurs pour qu’ils augmentent leurs adorations, et s’efforcent dans l’œuvre, révélant ainsi ceux qui sont sérieux dans leur quête et désireux de la trouver, et ceux qui sont négligents et paresseux, car celui qui aspire à quelque chose s’efforce de l’atteindre, peu importe les difficultés rencontrées sur son chemin.

 

Il est recommandé de rechercher cette grande nuit durant les dix dernières nuits de Ramadhan, particulièrement durant les nuits impaires, car il est confirmé dans les « Sahihain » que le Prophète (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Cherchez-la dans les dix dernières nuits de Ramadhan, la Nuit du Destin se trouve dans la neuvième restante, dans la septième restante, dans la cinquième restante« , et elle est plus probable durant les sept dernières nuits que les autres, selon un hadith d’Ibn Umar (que Dieu soit satisfait de lui et de son père) où des hommes parmi les compagnons du Prophète (paix et bénédictions sur lui) ont vu la Nuit du Destin en rêve durant les sept dernières nuits, donc le Messager de Dieu (paix et bénédictions sur lui) a dit : « Je vois que vos rêves se sont accordés sur les sept dernières, donc celui qui la cherche, qu’il la cherche dans les sept dernières » (rapporté par Bukhari).

 

 

Ainsi, ceux qui désirent bénéficier de cette nuit bénie doivent s’appliquer durant ces nuits et jours, et s’exposer à la générosité du Seigneur des mondes, l’Omnipotent, espérant que sa miséricorde infinie les atteigne et qu’après cela, un serviteur ne sera jamais malheureux.

Si la prière de la Nuit du Destin est acceptée, entendue et exaucée, alors le serviteur doit abonder en invocations et supplications, demandant le bien de ce monde et de l’au-delà. Aïcha (que Dieu soit satisfait d’elle) a demandé au Prophète (paix et bénédictions sur lui) : « Ô Messager de Dieu, si je coïncide avec la Nuit du Destin, que dois-je dire ?« , il a répondu : « Dis : Ô Dieu, Tu es Pardonneur, Tu aimes le pardon, pardonne-moi » (rapporté par Ahmad et d’autres).

Alors, rattrapez dans la dernière partie de votre mois ce qui a été manqué au début, et terminez-le de là meilleure des façons car les actes sont jugés par leurs conclusions. Celui qui s’améliore dans ce qui reste peut se voir pardonner ce qui a précédé, et celui qui s’égare dans ce qui reste sera tenu responsable de ce qui a précédé et de ce qui reste. Montrez à Dieu votre sérieux dans la recherche du bien durant ce dernier tiers, profitez de l’abondance de bien qu’il contient, et exposez-vous aux souffles du Tout-Pardonnant, du Clément, du Miséricordieux, du Tout-Puissant. Car le véritable perdant est celui qui est détourné de l’obéissance à Dieu, le privé est celui qui est privé du pardon, et le plus à plaindre est celui qui manque les bénédictions de ce mois et dont l’espoir est déçu durant la Nuit du Destin.

 

 

Ô Dieu, par Ta miséricorde, fais-nous atteindre Ton agrément, fais-nous parvenir à la Nuit du Destin, et fais de nous parmi ceux que Tu affranchis du Feu