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07Juil/24
La Hijra

La Hijra : au delà de l’événement, un concept

Chaque civilisation a des points de repères, généralement des dates qui ont marquées son histoire. A titre d’exemple, la date de naissance (présumée) du Prophète béni Jésus, début du calendrier chrétien ou grégorien (G), largement adopté dans le monde. Chez les arabes, c’est « l’année de l’éléphant » qui marqua les esprits des Quraich de la Mecque, évènement relaté dans la Sûrate 105 du Qur’ân, et daté en 569/570 G. Puis ce fut l’Hégire (Hijra, H), la fuite des Croyants de la Mecque vers Médine, à la recherche de la vraie vie, celle de l’épanouissement de l’humain pleinement conscient que l’au-delà s’acquiert ici-bas par une vie dévouée à l’adoration d’Allâh.

 

Le Prophète Muhammad (béni soit-il !) et ses compagnons (qu’Allâh les agrée tous) ont été contraints de fuir la Mecque pour s’exiler à Yathrib, devenue plus tard Madînah (la ville), abandonnant meubles et immeubles pour la seule cause de l’agrément divin devant laquelle toute autre n’est qu’illusion. Cet évènement est plus connu sous le nom de l’hégire, le début de l’histoire (la plus récente) de l’islam et d’une ère de libération de la domination des hommes et des passions vers la soumission au seigneur des mondes. De cette épreuve Allâh a voulu que Son message se répande dans les quatre coins de la terre, la plupart du temps sans combat car « point de contrainte en matière de religion et la vérité se distingue (aisément) de l’erreur ».

 

Selon le Cheikh Muhammad ibn Ibrahim al-Hamad, Abu Mûssâ al-Ach’arî (qu’Allâh l’agrée !) dit un jour au calife ‘Umar ibn al-Khattâb (qu’Allâh l’agrée !) :
* « les lettres que nous recevons de ta part ne sont pas datées ».
‘Umar rassembla alors les musulmans pour consultation au sujet de l’établissement d’un calendrier. Certains lui suggérèrent la date du début de la prophétie tandis que d’autres proposèrent celle de l’émigration.
‘Umar (qu’Allâh l’agrée !) dit alors :
* « L’émigration a séparé le vrai du faux ; prenez donc cet évènement comme point de départ du calendrier ».
Qu’Allâh bénisse ‘Umar ibn al-Khattâb (qu’Allâh l’agrée !) que le noble Messager béni a surnommé « al-Fârûq », celui qui sépare le vrai du faux. Il a également affirmé à son sujet : « jamais tu n’as pris un chemin sans que Satan n’en emprunte un autre ».

 

D’importants faits notoires se sont déroulés avant cette Hijra, dont :

  • – 53 H (571 G): année de l’éléphant, date de la naissance présumée de Muhammad ibn Abdillâh (Paix et bénédictions divines sur lui !) ;
  • – 28 H (595 G) : le mariage de celui qui allait être honoré par la prophétie, Muhammad ibn Abdillâh (Paix et bénédictions divines sur lui !), avec Khadîja (qu’Allâh l’agrée !) ;
  • – 18 H (605 G): la reconstruction de la Kaaba et la pose de la pierre noire l’endroit ad hoc par l’homme reconnu par ses contemporains comme « le digne de confiance » (« al-Amîn »);
  • – 13 H (610 G) : révélation des 5 premiers versets de la sourate 96 ;
  • – 8 H (614 G) : première Hijra des musulmans persécutés vers l’Abyssinie ;
  • – 5 H (617 G) : début de l’embargo général des Quraich contre le Prophète béni, ses compagnons et son clan tribal (Banû Hâchim et Banû Muttalib) ;
  • – 3 H (619 G) : morts de Khadîja (qu’Allah l’agrée !) et de Abû Tâlib ;
  • – 3 H (619 G) : voyage du Prophète béni à Tâif à la recherche de nouveaux adeptes ;
  • – 2 H (621 G) : rencontre de Khazaraj (tribu arabe de Yathib, devenu Médine) ;
  • – 1 H (621 G) : l’ascension nocturne du Prophète béni et la révélation des 5 prières obligatoires ;
  • – 1 H (621 G) : rencontre de Khazaraj et Aws (tribus arabes de Yathib) ;
  • 0 H (622 G) : la Hijra de la Mecque vers Médine.

 

Ce dernier évènement eu lieu en fin 12ème année (Dhul Hijja), début premier mois du calendrier musulman, Muharram, deux des quatre mois sacrés. Les autres sont Dhul-Qa’ada (11ème mois) et Rajab (7ème mois).

 

Allâh, Le Très Haut, dit :
* {Le nombre de mois, auprès d’ Allah, est de douze, dans la prescription d’ Allah, le jour où Il créa les cieux et la terre. Quatre d’entre eux sont sacrés: telle est la religion droite. (Durant ces mois), ne faites pas de tort à vous-mêmes.} (Sens d’une partie du verset 36 de la Sûrate 9, Le repentir).
Le prophète Muhammad, que la paix et le salut divins soient sur lui, nous a enseigné :
* « Le temps a repris son cours tel qu’il était quand Allâh créa les cieux et la terre : l’année compte douze mois dont quatre mois sacrées ; les trois se succèdent et ont pour nom Dhoul Qa’ada, Dhul-Hijjah et Muharram et le quatrième Rajab intercalé entre Djûmada et Cha’aban.» (Hadith authentique consigné dans les recueils de Bukhârî et de Muslim, qu’Allah leur fasse miséricorde!).

 

Cette émigration a été voulue par Allâh pour éprouver les Prophètes et leurs adeptes ainsi que ceux vers qui ils ont été envoyés et dont ils seront témoins. Avec la clôture de la prophétie elle peut encore prendre trois formes qui sont:

  • (i) la fuite vers un lieu par crainte pour sa religion,
  • (ii) celle de la mauvaise compagnie et
  • (iii) l’éloignement des péchés apparents et cachés. Contrairement aux deux premières

 

catégories la dernière forme doit être permanente et soutenue, sans relâches, et ne s’achèvera qu’avec la rencontre du Très-Haut dont l’agrément est conditionné par Son adoration exclusive.

 

Seigneur! Fais de nous des serviteurs émigrant vers Toi, cheminant avec le cœur de l’adoration d’autrui vers Ton adoration, de la soumission à autrui vers la soumission à Toi Seul!

25Juin/24
Les vacances sont souvent attendues, dans l’espoir souvent d’en faire un moment de détente et de repos après une année d’études ou de travail intense. Cependant, il est essentiel de saisir cette occasion pour occuper notre temps de manière bénéfique, en nous rapprochant de notre Seigneur. Le temps est une ressource précieuse, un don d’Allah qui doit être utilisé de manière intelligente. En effet, le noble prophète Muhammad (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) nous a enseigné que nous serons interrogés sur l’utilisation que nous avons faite de notre temps dans cette vie. Chaque instant peut être une opportunité de renforcer sa foi et de s’élever en degrés ici-bas et dans l’au-delà. Voici donc quelques astuces pratiques pour faire de nos vacances une expérience spirituelle enrichissante. 1. Intention sincère et Taqwa : Prenons la résolution sincère de faire de notre voyage une opportunité de quête du savoir et au bénéfice de nous-même et de la communauté. Restons conscient qu’Allah l’Omniscient nous voit où que nous soyons, en évitant tout ce qui pourrait Le mécontenter. 2. La prière et le Coran : Gardons une discipline stricte concernant les prières et efforçons-nous de les accomplir à l’heure. Le Coran est un trésor inestimable qui apporte lumière et miséricorde à celui qui s’en imprègne. Consacrons du temps chaque jour à la lecture et à la méditation sur les enseignements du Livre Saint. 3. L’invocation et le repentir : Enrichissons nos journées par des supplications fréquentes et sincères envers Allah. Le repentir sincère est une source de pardon et de soulagement des soucis. Tournons-nous vers notre Créateur pour alléger nos fardeaux et nous guider sur le droit chemin. 4. La compagnie vertueuse : Entourons-nous de personnes pieuses et bienveillantes pendant nos voyages. Leur influence positive nous aidera à rester sur la voie droite. Tissons des liens avec les locaux pour en apprendre davantage sur leur mode de vie et partager nos connaissances religieuses. 5. Remercions Allah pour chaque instant de notre vie : Soyons reconnaissants envers Le Seigneur des mondes pour chaque moment de nos voyages. Apprécions la beauté des paysages, les rencontres inattendues et les expériences marquantes, en exprimant notre gratitude à Allah. 6. Le regard chaste : Gardons notre regard des choses qui déplaisent à Allah ; quiconque le fait par crainte d’Allah, Allah remplacera cette tentation par une foi qui procurera douceur à son cœur. 7. Échanges culturels et ouverture d’esprit : Profitons de chaque occasion pour dialoguer avec les locaux et les autres voyageurs. Soyons ouverts d’esprit envers leurs points de vue et leur mode de vie; cela nous permettra de mieux comprendre la diversité du monde et d’enrichir notre propre perception. 8. Évitons les excès : Faisons preuve de modération dans nos dépenses. Un voyage raisonnable ne nécessite pas de dépenses excessives ou de comportements irresponsables. 9. Méditation et introspection : Profitons des moments calmes du voyage pour méditer, nous recentrer et renforcer notre lien avec Allah. La sérénité des lieux visités favorise la contemplation et vous permet de trouver la paix intérieure. En suivant ces conseils, nous espérons transformer nos vacances en adoration sous différentes formes. Nous reviendrons, Insha’Allah, enrichis sur le plan spirituel, avec une ouverture d’esprit renouvelée et un cœur rempli de gratitude envers Allah. Que nos moments de détente soient l’occasion de nous rapprocher davantage d’Allah et nous apportent une abondance de bénédictions.

Les vacances : une belle opportunité pour s’améliorer

Les vacances sont souvent attendues, dans l’espoir souvent d’en faire un moment de détente et de repos après une année d’études ou de travail intense. Cependant, il est essentiel de saisir cette occasion pour occuper notre temps de manière bénéfique, en nous rapprochant de notre Seigneur.

 

Le temps est une ressource précieuse, un don d’Allah qui doit être utilisé de manière intelligente. En effet, le noble prophète Muhammad (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) nous a enseigné que nous serons interrogés sur l’utilisation que nous avons faite de notre temps dans cette vie. Chaque instant peut être une opportunité de renforcer sa foi et de s’élever en degrés ici-bas et dans l’au-delà.

 

Voici donc quelques astuces pratiques pour faire de nos vacances une expérience spirituelle enrichissante.

 

1. Intention sincère et Taqwa :

Prenons la résolution sincère de faire de notre voyage une opportunité de quête du savoir et au bénéfice de nous-même et de la communauté. Restons conscient qu’Allah l’Omniscient nous voit où que nous soyons, en évitant tout ce qui pourrait Le mécontenter.

 

2. La prière et le Coran :

Gardons une discipline stricte concernant les prières et efforçons-nous de les accomplir à l’heure. Le Coran est un trésor inestimable qui apporte lumière et miséricorde à celui qui s’en imprègne. Consacrons du temps chaque jour à la lecture et à la méditation sur les enseignements du Livre Saint.

 

3. L’invocation et le repentir :

Enrichissons nos journées par des supplications fréquentes et sincères envers Allah. Le repentir sincère est une source de pardon et de soulagement des soucis. Tournons-nous vers notre Créateur pour alléger nos fardeaux et nous guider sur le droit chemin.

 

4. La compagnie vertueuse :

Entourons-nous de personnes pieuses et bienveillantes pendant nos voyages. Leur influence positive nous aidera à rester sur la voie droite. Tissons des liens avec les locaux pour en apprendre davantage sur leur mode de vie et partager nos connaissances religieuses.

 

5. Remercions Allah pour chaque instant de notre vie :

Soyons reconnaissants envers Le Seigneur des mondes pour chaque moment de nos voyages. Apprécions la beauté des paysages, les rencontres inattendues et les expériences marquantes, en exprimant notre gratitude à Allah.

 

6. Le regard chaste :

Gardons notre regard des choses qui déplaisent à Allah ; quiconque le fait par crainte d’Allah, Allah remplacera cette tentation par une foi qui procurera douceur à son cœur.

 

7. Échanges culturels et ouverture d’esprit :

Profitons de chaque occasion pour dialoguer avec les locaux et les autres voyageurs. Soyons ouverts d’esprit envers leurs points de vue et leur mode de vie; cela nous permettra de mieux comprendre la diversité du monde et d’enrichir notre propre perception.

 

8. Évitons les excès :

Faisons preuve de modération dans nos dépenses. Un voyage raisonnable ne nécessite pas de dépenses excessives ou de comportements irresponsables.

 

9. Méditation et introspection :

Profitons des moments calmes du voyage pour méditer, nous recentrer et renforcer notre lien avec Allah. La sérénité des lieux visités favorise la contemplation et vous permet de trouver la paix intérieure.

 

En suivant ces conseils, nous espérons transformer nos vacances en adoration sous différentes formes. Nous reviendrons, Insha’Allah, enrichis sur le plan spirituel, avec une ouverture d’esprit renouvelée et un cœur rempli de gratitude envers Allah.

 

Que nos moments de détente soient l’occasion de nous rapprocher davantage d’Allah et nous apportent une abondance de bénédictions.

08Avr/24
La règle concernant la Zakat al-Fitr

La règle concernant la Zakat al-Fitr

La Zakat al-Fitr est obligatoire pour tout musulman, homme ou femme, jeune ou vieux, sain d’esprit ou non, selon le hadith d’Ibn Umar, que Dieu soit satisfait de lui et de son père :

Le Messager d’Allah, paix et bénédictions sur lui, a prescrit la Zakat al-Fitr au moment de Ramadan, un Sa’ de dattes ou un Sa’ d’orge, pour l’esclave et le libre, le mâle et la femelle, le jeune et le vieux parmi les musulmans (rapporté par consensus).

Ibn Mundhir a dit : “Tous ceux dont nous avons connaissance parmi les savants sont d’accord pour dire que la Sadaqah al-Fitr est obligatoire”.

 

Deux conditions sont nécessaires pour son obligation :

  • L’Islam : Elle n’est pas acceptée de la part d’un non-croyant selon le verset : “Et ce qui les empêche d’accepter leurs dépenses, c’est qu’ils ont nié Allah et Son messager” (At-Tawbah:54).
  • La capacité : Avoir le jour de l’Eid et la nuit précédente de quoi subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, au-delà du strict nécessaire en termes de nourriture, de boisson, de logement et de vêtements.

 

La Zakat al-Fitr est due par le père pour son enfant mineur s’il n’a pas de biens propres, mais si l’enfant a des biens, la zakat est due sur ces biens et non sur ceux du père.

 

La majorité des juristes estime que le père doit la payer pour ceux dont il est responsable, comme son épouse et ses parents, selon le hadith d’Ibn Umar, rapporté de manière Mursal, qui dit : “Payez l’alms de la rupture du jeûne pour ceux que vous soutenez”.

 

Cependant, il est exact que la Zakat al-Fitr est due par la femme pour elle-même, selon le verset :

Aucun porteur de fardeaux ne portera le fardeau d’un autre (Al-An’am:164),

et de même pour les parents. La dette n’empêche pas l’obligation de la Zakat al-Fitr selon l’opinion la plus correcte parmi les savants.

 

Le moment de son obligation et son exécution

 

La Zakat al-Fitr devient obligatoire au coucher du soleil la nuit de l’Eid al-Fitr. Si une personne éligible à cette époque décède avant le coucher du soleil, même de quelques minutes, elle n’est pas due ; si elle décède après le coucher du soleil, même de quelques minutes, sa zakat doit être payée. Si quelqu’un se convertit après le coucher du soleil, aucune Zakat al-Fitr n’est due sur lui, et si un enfant naît à un homme après le coucher du soleil, il est recommandé mais pas obligatoire de la payer pour lui, contrairement à s’il naît avant le coucher du soleil, auquel cas elle devient obligatoire.

 

Quant au moment de son exécution, il est préférable de la donner le matin de l’Eid avant la prière, comme le pratiquait Abu Sa’id al-Khudri, que Dieu soit satisfait de lui, à l’époque du Prophète, paix et bénédictions sur lui, et comme le rapporte Ibn Umar, que Dieu soit satisfait de lui et de son père, le Prophète, paix et bénédictions sur lui, ordonnait que la Zakat al-Fitr soit donnée avant que les gens ne sortent pour la prière. Ceci afin d’enrichir les pauvres ce jour-là et leur permettre de participer à la joie et au bonheur.

 

Elle peut être avancée un ou deux jours avant l’Eid, comme le pratiquait Ibn Umar, que Dieu soit satisfait de lui et de son père, mais ne doit pas être retardée après la prière de l’Eid sans excuse. Si elle est retardée sans excuse, elle n’est pas acceptée ; comme le Prophète, paix et bénédictions sur lui, a dit :

Celui qui la donne avant la prière, c’est une Zakat acceptée, et celui qui la donne après la prière, c’est une aumône parmi les aumônes (rapporté par Abu Dawud et d’autres).

 

Si le retard est dû à une excuse valable, comme être surpris par l’Eid dans un endroit sans avoir de quoi donner ou à qui donner, ou si la nouvelle de l’Eid arrive soudainement sans possibilité de donner avant la prière, ou si on dépendait de quelqu’un pour donner en son nom et cette personne oublie de le faire, alors dans ces cas, il est permis de donner même après l’Eid, car il y a une excuse valide.

 

La nature et la quantité obligatoires

 

Quant à la nature de ce qui doit être donné, elle doit provenir de la nourriture de base du pays ; selon le hadith d’Ibn Umar, que Dieu soit satisfait de lui et de son père :

Le Messager d’Allah, paix et bénédictions sur lui, a prescrit la Zakat al-Fitr au moment de Ramadan, un Sa’ de dattes ou un Sa’ d’orge.

À l’époque, l’orge faisait partie de leur alimentation essentielle, comme l’explique Abu Sa’id al-Khudri, que Dieu soit satisfait de lui :

Nous sortions, le jour de l’Eid al-Fitr , à l’époque du Prophète, paix et salutations sur lui, un sa’ de nourriture, notre nourriture étant l’orge, les raisins secs, le lait asséché, et les dattes.(rapporté par Al-Bukhari).

 

La quantité requise est d’un Sa’ de ces aliments ou d’autres types de nourriture, ce qui équivaut à environ 2,176 kilogrammes de grains. Certains savants autorisent également à donner l’équivalent en valeur monétaire de ces aliments, laissant une certaine flexibilité selon les besoins du pauvre. Toutefois, il est préférable de se conformer aux prescriptions prophétiques claires qui indique que cette Zakat doit être acquittée en nourriture. Des associations œuvrent dans ce sens et collectent la zakat des jeûneurs en argent et s’occupent de distribuer, par délégation, la nourriture aux pauvres et nécessiteux.

 

La Sadaqah al-Fitr doit être donnée aux pauvres et aux nécessiteux, exclusivement parmi les huit catégories de bénéficiaires de la Zakat, comme l’a préféré Sheikh al-Islam Ibn Taymiyyah, que Dieu ait pitié de lui. Elle ne doit pas être donnée à ceux dont on est responsable financièrement.

 

Il est permis de donner la Zakat al-Fitr à un seul pauvre ou à plusieurs, et il est préférable de la donner aux parents pauvres qui ne sont pas à la charge du donateur.

07Avr/24
Menstruations en Ramadan : que faire ?

Menstruations en Ramadhan : que faire ?

La femme en période de menstruation, bien qu’exemptée de la prière et du jeûne pendant le Ramadhan, n’est nullement mise à l’écart des actes de dévotion et de piété qui caractérisent ce mois béni. Les enseignements prophétiques, ainsi que les interprétations des savants, offrent une panoplie d’activités spirituelles permettant à toute femme de cultiver sa foi et de se rapprocher d’Allah, malgré l’incapacité de participer à certaines pratiques rituelles.

 

Le Prophète, paix et bénédictions sur lui, nous est présenté comme un exemple de dévotion particulièrement intensifiée durant les dix dernières nuits de Ramadhan, recherchant la Nuit du Destin, comme rapporté par les compilations authentiques de Bukhari (2024) et Muslim (1174) d’après Aïcha, que Dieu soit satisfait d’elle. Elle narre comment le Prophète ceignait son pagne, vivifiait sa nuit et éveillait sa famille pour les prières nocturnes, illustrant ainsi l’importance de maximiser les actes de piété durant cette période.

 

L’animation de la nuit (qiyam al-layl) durant les dix derniers jours n’est pas exclusivement réservée à la prière. Elle comprend la lecture du Coran, le dhikr (les invocations), l’istighfar (la demande de pardon), et le dua (les supplications), permettant ainsi à la femme menstruée de participer pleinement à la spiritualité de ces nuits bénies. Des savants comme Al-Hafiz et An-Nawawi ont interprété l’expression “animer la nuit” comme l’engagement dans la veille et la dévotion, incluant diverses formes d’adoration.

 

Par rapport à la lecture du Coran durant la période de menstruation, la question est sujette à divers avis juridiques au sein de la communauté savante musulmane. Alors que la majorité des juristes se prononce contre la récitation du Coran par la femme en état de menstruation, se basant entre autres sur des narrations attribuées à Ali ibn Abi Talib et Ibn Omar, signalant une interdiction de lire le Coran dans un état d’impureté majeure, d’autres savants, à l’instar de l’imam Malik et selon une narration de l’imam Ahmad, approuvée par Ibn Taymiyyah, estiment que rien n’empêche juridiquement la lecture du Coran par la femme menstruée, surtout en cas de crainte d’oubli ou pour l’apprentissage.

 

Il est important de souligner que la discussion précédente concerne spécifiquement la récitation du Coran par cœur par une femme en période de menstruation. Quant à la lecture directe du Coran à partir d’un mushaf (copie physique du Coran), la question est régie par une règle distincte. La position dominante parmi les érudits est l’interdiction pour une personne en état d’impureté rituelle (hadath) de toucher le mushaf. Cette interdiction repose sur l’interprétation générale du verset coranique :

“Seuls les purifiés peuvent le toucher” (Coran 56:79),

ainsi que sur les instructions contenues dans la lettre écrite par le Prophète Muhammad, paix et bénédictions sur lui, à la communauté du Yémen, dirigée par Amr ibn Hazm, qui stipulait que “nul ne doit toucher le Coran sauf en état de pureté.” Ce hadith a été rapporté par des sources telles que Malik, an-Nasa’i, Ibn Hibban, et al-Bayhaqi. L’authenticité de cette directive a été reconnue par de nombreux érudits, dont Hafiz Ibn Hajar, qui a confirmé la véracité du hadith en raison de sa notoriété. Al-Shafi’i a également attesté de son authenticité, tout comme Ibn Abd al-Barr, qui a noté que ce document était largement reconnu et accepté en raison de sa réputation bien établie, s’approchant ainsi du statut de tawatur en termes d’acceptation et de reconnaissance. Al-Albani l’a également qualifié de sahih (authentique).

Rattraper le jeûne non accompli

Dans les enseignements de l’islam, la miséricorde et la compréhension pour les différentes situations personnelles sont fondamentales, particulièrement en ce qui concerne les obligations de jeûne pendant le mois de Ramadhan. Si une femme est incapable de jeûner à cause d’une maladie ou parce qu’elle allaite, elle est excusée de ne pas jeûner jusqu’à ce qu’elle soit en mesure de compenser ces jours. La concession islamique reconnaît que si Ramadhan arrive à nouveau avant qu’elle n’ait pu rattraper les jours manqués en raison d’une excuse valide, elle peut continuer à retarder le jeûne jusqu’à ce qu’elle soit capable de le faire sans préjudice pour sa santé ou ses responsabilités envers son enfant.

 

Toutefois, si une femme retarde le rattrapage du jeûne, au-delà du ramadhan suivant , sans raison valable, cette attitude est considérée comme répréhensible. Aïcha, que Dieu soit satisfait d’elle, a illustré cette directive en mentionnant qu’elle ne pouvait compenser les jours de jeûne manqués que durant Sha’ban, juste avant le Ramadhan suivant, montrant ainsi une diligence et une obligation à accomplir ces jeunes compensatoire avant l’arrivée du mois de Ramadhan suivant.

 

Il est important pour une personne de réfléchir sincèrement à ses propres circonstances pour déterminer si elle a véritablement une excuse valide pour reporter le jeûne. Si l’excuse n’est pas valable, elle doit se repentir auprès d’Allah, s’empresser de compenser les jours manqués et, conformément à l’opinion de certains compagnons du Prophète, nourrir un pauvre pour chaque jour non jeûné en signe de pénitence.

 

La participation à la prière de l’Aid pour les femmes menstruées

Le Prophète, paix et bénédictions sur lui, a également encouragé la participation des femmes à la prière de l’Eid, y compris celles en période de menstruation, comme le souligne le hadith rapporté par Bukhari (324) et Muslim (890), où il est spécifié que même les femmes menstruées doivent assister aux festivités et aux supplications collectives, tout en se tenant à l’écart du lieu de prière proprement dit.

 

Il est préférable pour la femme de participer à la prière de l’Eid, conformément aux instructions du Prophète, paix et bénédictions sur lui, qui a explicitement ordonné que les femmes, y compris celles qui sont en période de menstruation et celles qui ne sortent habituellement pas, assistent aux prières de l’Eid al-Fitr et de l’Eid al-Adha. Ce commandement a été transmis par Um ‘Atiyyah, que Dieu soit satisfait d’elle, dans des hadiths rapportés par Bukhari (324) et Muslim (890). Elle a mentionné que le Prophète, paix et bénédictions sur lui, ordonnait à toutes les femmes de sortir pour assister aux deux prières de l’Eid, y compris les jeunes filles, les femmes voilées, et celles en période de menstruation. Cependant, il a été précisé que les menstruées devaient s’abstenir de la prière mais pouvaient assister aux bénédictions et aux supplications collectives.

 

Les érudits tels que Al-Hafidh et Al-Shawkani ont commenté ces hadiths, affirmant l’encouragement pour les femmes à assister aux prières de l’Eid, sans distinction d’âge ou d’état. Ils ont souligné que ces narrations sont une preuve claire de la légitimité de la sortie des femmes pour la prière de l’Eid, sauf en cas de nécessité ou de crainte de fitna.

 

En ce qui concerne les femmes en période de menstruation, bien qu’elles soient invitées à assister et à écouter le sermon de l’Eid, elles ne doivent pas s’asseoir dans la mosquée même, conformément aux règles générales qui interdisent aux menstruées de rester dans la mosquée. Néanmoins, si un espace adjacent à la mosquée est préparé spécifiquement pour elles par les responsables, leur présence est permise, car elles ne pénètrent pas dans l’espace de la mosquée proprement dit.

 

Quelques recommandations pour le jour de l’Eid

Les traditions islamiques prescrites pour les musulmans lors de la célébration des jours de l’Eid sont conçues non seulement pour honorer ces occasions spéciales mais également pour renforcer la gratitude envers Allah, la cohésion sociale et le sentiment de communauté.

 

Parmi les traditions que le musulman pratique le jour de l’Eid :

  • Se laver avant de partir pour la prière : Il a été authentiquement rapporté dans le Muwatta et d’autres sources qu’Abdullah Ibn Omar se lavait le jour de l’Eid al-Fitr avant de se rendre au lieu de prière. Le Muwatta 428. Al-Nawawi, que Dieu ait pitié de lui, a mentionné le consensus des savants sur le fait qu’il est recommandé de se laver pour la prière de l’Eid, une pratique qui est également encouragée pour la prière du vendredi et d’autres rassemblements publics, et qui peut-être encore plus emphatisée pour l’Eid.
  • Manger avant de sortir pour l’Eid al-Fitr et après la prière pour l’Eid al-Adha : Il est conseillé de ne pas sortir pour la prière de l’Eid al-Fitr sans avoir mangé quelques dattes, suivant l’exemple du Prophète, paix et bénédictions sur lui, qui ne sortait pas le matin de l’Eid al-Fitr sans manger quelques dattes. Al-Bukhari 953. Cette recommandation souligne le fait d’arrêter de jeûner ce jour-là comme signe de célébration de la fin du Ramadhan. Ibn Hajar, que Dieu ait pitié de lui, a expliqué que cela servait également à éviter l’excès de jeûne. Fath al-Bari 2/446. Si l’on ne trouve pas de dattes, on peut rompre le jeûne avec n’importe quel aliment licite. Quant à l’Eid al-Adha, il est préférable de ne pas manger avant de revenir de la prière, et si possible, de manger de son sacrifice.
  • Le Takbir le jour de l’Eid : Le Takbir est l’une des plus grandes sunnahs le jour de l’Eid, comme Allah le Très-Haut a dit :

    et pour que vous complétiez le nombre (de jours) et que vous proclamiez la grandeur d’Allah pour vous avoir guidés, et afin que vous soyez reconnaissants.

    Des savants tels qu’Al-Ouzaï et Malik ibn Anas ont affirmé que ‘Abdullah Ibn Omar faisait le Takbir le jour de l’Eid al-Fitr jusqu’à l’arrivée de l’imam. Également, il a été rapporté de manière fiable qu’Ibn Omar faisait le Takbir en se rendant au lieu de la prière pour les deux Eids. Ibn Abi Shayba a rapporté dans son Musannaf, avec une chaîne authentique, que les gens faisaient le Takbir depuis leur départ de chez eux jusqu’à l’arrivée de l’imam. Voir Irwaa’ al-Ghaleel 3/122 et 2/121. Le moment du Takbir commence la veille de l’Eid pour l’Eid al-Fitr et dès le premier jour de Dhu al-Hijjah jusqu’au coucher du soleil du dernier jour de Tashreeq pour l’Eid al-Adha.

  • Les félicitations : L’échange de vœux est l’une des bonnes manières de l’Eid, comme cela a été pratiqué par les Compagnons du Prophète, paix et bénédictions sur lui. Ils se disaient entre eux : “Que Dieu accepte de nous et de vous.” Ibn Hajar a qualifié la chaîne de transmission de ce hadith de bonne. Fath al-Bari 2/446. Ainsi, féliciter ceux qui vous félicitent pour l’Eid et garder le silence si aucun vœu n’est échangé est conforme à la conduite de l’Imam Ahmad, que Dieu ait pitié de lui.
  • S’embellir pour les Eids : Le fait de s’embellir pour l’Eid est confirmé par l’anecdote d’Omar qui a apporté une robe de brocart au Prophète, paix et bénédictions sur lui, pour qu’il s’embellisse pour l’Eid et les délégations, mais le Prophète a refusé en disant que c’était un vêtement pour ceux qui n’ont pas de part dans l’au-delà. Al-Bukhari 948. Cependant, le Prophète portait une robe spéciale pour les Eids et le vendredi. Sahih Ibn Khuzaymah 1765.
  • Prendre des chemins différents pour l’aller et le retour de la prière : Le Prophète, paix et bénédictions sur lui, avait l’habitude de prendre des chemins différents en allant et en revenant du lieu de prière de l’Eid. Al-Bukhari 986. Les raisons derrière cela incluent la manifestation des symboles de l’Islam, le fait de faire connaître le rappel d’Allah, et d’étendre les bénédictions de cette journée à différents endroits.

 

Ces traditions reflètent l’importance de la gratitude, de la joie et de la fraternité parmi les musulmans lors des célébrations de l’Eid