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17Fév/18

Droits et Devoirs

De par Sa Volonté agissante, basée sur Son Omniscience et Sa parfaite Sagesse, Allâh a décidé de créer l’homme et de le mettre à l’épreuve par une vie en groupe. Parce que le besoin des autres est une évidence qui s’impose à tout humain, Allâh a édicté des règles de vie en commun pour la faciliter, n’en déplaise aux anarchistes de tous bords.

 

Parmi ces règles, figure la désignation d’un responsable du groupe d’humains, le plus apte, selon le groupe, à veiller au bien-être de ses membres. Ceci n’est pas un honneur, mais plutôt une charge dont il devra rendre compte le jour J. Le noble Prophète béni résuma cette notion dans son dire « Chacun d’entre vous est berger et devra répondre de ce qui lui a été confié … ». La compétence, le dévouement et le désintéressement le plus complet étant demandés, cela vaudra à celui qui s’en est bien acquitté, « l’imâm juste », de figurer en tête de ceux qui « seront sous l’Ombre » le jour où il n’y aura d’autre Ombre que celle du Trône divin pour s’abriter de la chaleur indescriptible. Pour y aider, le pouvoir ne devrait être confié qu’à ceux qui ne le demandent pas, laissant ainsi aux autres le soin d’apprécier qui en serait digne.

 

Le chargé d’une telle mission doit attendre de ses « administrés » un soutien actif et une aide précieuse, leur sort étant lié. Dans cet esprit, l’islâm nous enseigne que le conseil sincère est un devoir pour chaque « administré » musulman et un droit de « l’administrateur », au point d’en faire la religion toute entière (« La Religion, c’est le conseil sincère… » dit le hadîth). Il sera fait de la meilleure des manières, avec douceur et tact, science et sagesse, comme on aimerait qu’on nous conseille, en vertu du dire prophétique « Aucun d’entre vous ne sera véritablement Croyant, tant qu’il n’aimera pour son frère ce qu’il aimerait pour lui-même ». Ce faisant, « tout ce que le Musulman a de bien appartient à ses frères, ne lui appartient en exclusivité que ses péchés ».

 

Dans une telle société, à commencer par la plus petite d’entre elles, la famille, chacun cherchera à s’acquitter de ses droits, plutôt que réclamer les siens, au point de faire des conflits familiaux, avec ses terribles conséquences sociales, notamment en terme d’éducation des enfants, une plaie des plus ouvertes de nos sociétés. Si l’époux se préoccupait du droit au bonheur de l’épouse, il chercherait à l’aider à l’atteindre plutôt que de se concentrer sur ce qu’il attend d’elle, et vice versa. D’ailleurs, le noble Messager béni, le meilleur d’entre nous et le modèle, n’a pas manqué de définir le meilleur d’entre nous comme étant le meilleur avec sa famille, et était au service de la sienne. Un de ses conseils, toujours d’actualité, « Qu’aucun Croyant ne déteste la Croyante (sa conjointe). S’il voit en lui ce qui lui déplaît, qu’il pense à ses qualités ». Ainsi, on rechercherait sa part de responsabilité dans tous les conflits, en lieu et place d’accabler l’autre, comme si on n’avait pas une (grande) part de responsabilité dans l’affaire, surtout quand il s’agit du mari, le « berger » de la famille.

 

A un niveau supérieur, jusqu’aux sommets de l’Etat, malgré les erreurs et fautes, parfois très graves et aux fâcheuses conséquences sur toute une population, on ne manquera pas d’exercer son devoir de conseil sincère et d’invocations pour un meilleur avenir, comme recommandés par l’Islam en pareilles circonstances. Dans les pires des situations, devenues monnaie courante, le Prophète béni recommandait ceci : « Faites vos devoirs et Allâh vous donnera les vôtres ». A l’inverse, la révolte contre ces régimes sanguinaires aboutie au massacre de millions d’innocents et au désordre, comme cela se vérifie encore, malheureusement, de nos jours dans nombre de pays à majorité musulmane. On fait dire à Hassan al-Basri (qu’Allâh lui fasse miséricorde !) « Sache que la dictature des despotes n’est que le symptôme de la colère divine qui implique le retour à Lui repentant, et non par le brandissement des armes ».

 

La responsabilisation de chacun(e) est la clé du changement, tant au niveau individuel que collectif. C’est ce qu’exige la croyance en Allâh et en la comparution le jour J, où ni progéniture ni richesse ne seront d’aucun secours.

20Déc/17

Le bon comportement en l’Islam

Assalâmu ‘alaykumu wa rahmatullâhi wa barakâtuh!

 

Le bon comportement est une exigence dans l’islam et un signe de sincérité de la Foi. En effet, comme le disait le poète, « l’important n’est pas ce que l’homme dit de sa foi, mais ce que la foi fait de lui ». Il est vraiment dommage que l’image de l’islam soit ternie par des comportements insupportables de certains d’entre nous, relayés par certains médias, en les amplifiant souvent. Qu’on le veuille ou pas, l’islam est vu dans le prisme de ceux qui s’en réclament. L’exemple est bien plus parlant que mille discours. Les quartiers habités par nous Musulmans souffrent très souvent du bruit au point que l’arrivée du mois de Ramadhân, mois béni, est souvent redoutée par les habitants non-jeûneurs. L’insalubrité et l’insécurité finissent par décider tous ceux qui peuvent se permettre de fuir nos quartiers de le faire. Si l’on se souvient que la mission du Prophète béni a été résumée par lui-même par la recherche de la perfection des nobles caractères, quiconque souhaite sincèrement être proche du meilleur des hommes au Paradis ne fera pas d’économie dans ce domaine au travers d’intenses efforts et de persévérance.

 

Elue meilleure « communauté suscitée pour les gens », le Musulman, ne pourra relever ce défi qu’en ayant de grandes aspirations, le fait de se fixer des objectifs élevés et de considérer comme insuffisant tout ce qui se situe en dessous de ces objectifs. Le comportement de l’individu s’élève proportionnellement au degré de grandeur de ses aspirations. L’imâm Ibn al-Qayyim (qu’Allâh lui fasse miséricorde!) dit: « La personne aspirant à réaliser de grandes choses et possédant une âme qui craint Allâh se dotera de tous les nobles caractères. Par contre, la personne n’aspirant pas à réaliser de grandes choses et possédant une âme rebelle se dotera de tous les mauvais caractères ». Or, force est de constater que beaucoup d’entre nous se suffisent de peu, pas tant dans le sens qu’ils se contenteraient du peu de ce bas monde, mais par paresse, démission et/ou complexe d’infériorité. L’exemple des premiers Musulmans forcent pourtant le respect. Avec peu de bagages, ils ont parcouru le monde, inventé la boussole et l’algèbre, étudié puis enseigné la médecine, conquis le cœur des hommes et des femmes séduits par leur comportement exemplaire. Loin d’être suffisants, ils ont tiré profit de leurs interlocuteurs, que leurs comportements soient défaillants ou complets. La plupart des gens doués de raison et de sagesse apprennent les nobles caractères chez ceux qui possèdent l’opposé de ces bons comportements. L’imâm Ibn al-Qayyim (qu’Allâh lui fasse miséricorde!) disait: « Nombreux sont ceux qui apprennent la bienséance et les nobles comportements auprès de ceux qui possèdent l’opposé de ces bons comportements. Il a été ainsi rapporté qu’une personnalité éminente possédait un esclave dont le caractère était très mauvais, rude et dur. Il y avait un gros fossé entre son tempérament et celui de son maître. On demanda à cet homme important pourquoi il gardait cet esclave et sa réponse fut: « J’apprends auprès de lui les nobles caractères ».

 

De plus, armés des meilleures sources qui soient, La Parole divine et les dires authentifiés du de Son noble Messager béni, l’on devrait plus méditer, plus que quiconque peut-être, sur les fins funestes du mauvais comportement. La personne au mauvais comportement a été citée en des termes graves et disgracieux. Allâh déteste une telle personne, de même que Son Messager et tous les gens sans exception, de toutes origines confondues. Un sage disait : « Les mauvais caractères sont comparables à des poissons mortels, des voies claires menant à la perdition, le déshonneur et l’humiliation. Ils continuent, sans l’ombre d’un doute, des actes mauvais, vils, éloignant leurs auteurs de la compagnie du Seigneur de l’univers. Ils rangent leurs auteurs sous la bannière du diable et sont des portes ouvertes conduisant au feu attisé d’Allah qui monte jusqu’aux cœurs. » A quand la génération de Musulmans connaisseurs de l’islam leur religion et ses nobles valeurs, ayant l’ambition de porter très haut la bannière de l’islam au travers d’un comportement qui témoignera là où ils vivent de la réalité et la véracité de leur Foi ?

 

Ô Allâh! Fais du bon comportement, celui enseigné dans Ton Livre et suivant la conduite vertueuse de Ton noble Messager, notre plus grande aspiration, et de chaque évènement une occasion de tirer des leçons afin de nous élever vers la perfection dans le bel-agir envers Toi et envers toutes Tes créatures!

 

Wassalâmu ‘alaykumu wa rahmatullâh!

 

27Oct/17
achura

le « Sabr »

Face aux épreuves, le sel de la vie, plusieurs attitudes nous sont proposées, de la révolte à la résignation. L’islam, quant à lui, recommande le « Sabr » et la «Salât».

Souvent traduit par « patience », il est, à bien des égards, plutôt synonyme de piété. Les savants définissent le mot comme étant la somme de trois choses : obéissance aux ordres divins, abstinence devant les interdits et acceptation du Destin. Le « Sabr » est prescrit au croyant, même dans les situations les plus extrêmes, illustrées par le cas de la recommandation faite aux fils d’Israël par le Prophète Mûssâ (sur lui la paix divine !) quand leurs fils furent l’objet de l’extermination systématique par Pharaon, le tyran orgueilleux : « Demandez l’assistance divine et faites preuve de Sabr ! » leur dit-il « la terre appartient à Allâh ; Il la confie à qui Il veut ». Accueillant les plaintes des Croyants objets des pires persécutions, le Prophète Muhammad (qu’Allâh le bénisse !), après avoir informé le Compagnon al-Khabbâb (qu’Allâh l’agrée !) du sort, bien pire que le leur, qui fut réservé aux Croyants qui les ont précédés, conclut « mais vous êtes un peuple impatient ». Il a également enseigné que rien n’a été donné de mieux à l’humain de plus bénéfique que le « Sabr », et souligné la grandeur de cette vertu en disant (en substance) : « la situation du croyant m’étonnera toujours. Tout ce qui lui arrive est du bien, et il est bien le seul à être dans ce cas. Quand il lui arrive le bien, il remercie (Allâh), et c’est compté comme du bien pour lui. Quand il lui arrive (ce qu’il compte comme) du mal, il fait du « Sabr » (patiente) ; et c’est du bien pour lui ». Que l’on ne s’y trompe pas ! Il ne s’agit, en aucun cas de baisser les bras devant la situation, aussi désespérée pourrait-elle sembler, sous prétexte du destin. En effet, il a ordonné à qui voit un fait blâmable de « le changer de ses mains ; s’il ne peut, de le dénoncer et, à défaut, de le reprouver » et recommandé de « persister dans la recherche de ce qui pourrait être utile à l’individu, et ne pas démissionner, et (encore moins) de dire ‘Si ceci avait été, cela serait’, car le ‘Si’ ouvre la porte au Satan ». Le « Sabr » c’est donc agir avec détermination, tout en se rappelant que n’arrive que ce que Allâh veutque l’homme reste impuissant devant l’Eternel Qui le rétribuera pour avoir essayé, non pas pour avoir réussi, car la réussite ne vient que par Lui et de Lui. Ce faisant, on ne peut que s’étonner de l’attitude de ceux qui, au nom de l’islam, galvaudent le « Sabr », en désobéissant aux ordres divins, incitant et utilisant la révolte contre les despotes, avec les drames qu’ils font vivre aux habitants de ces pays (Syrie, Irak, Lybie, Somalie, Sahel, entre autres) ainsi qu’au monde entier.

La « Salât » signifie, étymologiquement, « les invocations » (« Du’a ») que le Prophète béni qualifia de « l’adoration par excellence ». En effet, invoquer l’Origine de tout bien, sans Qui rien ne se réalise, et à Qui tout revient (brève explication de Ses deux Noms « Le Premier » et « Le Dernier ») implique qu’on croit en Son Existence, en Sa Science, Sa Toute-Puissance, Sa Miséricorde, qu’Il entend et voit tout, et bien d’autres attributs de perfection que Lui Seul possède.Nombre de musulmans se contentent aussi de protester (verbalement, par écrit, ou par des manifestations de rue) et aider financièrement des associations humanitaires, devant les situations d’injustice comme celle faite aujourd’hui aux Rohingyas. Combien d’entre-eux pensent à prier Le Seigneur, Le Juste Qui a interdit toutes les formes d’injustice, de venir au secours des opprimés, notamment dans leurs prosternations le dernier tiers de la nuit ? Il y a fort à parier que notre situation s’améliorerait.

Ô Allâh ! L’Oyant ! Tu vois la situation de Tes faibles serviteurs qui n’ont de secoureur que Toi ! Viens à leur secours, malgré leurs innombrables péchés qui suscitent Ton courroux !  Guide-les vers la piété sans laquelle point de salut, ni ici ni là-bas, la vraie perte !

 

21Sep/17
Univers

La nécessaire fuite vers Allâh

La vie est faite d’épreuves afin que les êtres sincères dans leur engagement premier, à savoir adorer Allâh seul, sans rien Lui associer, se distinguent et soient ensuite honorés dans ce bas-monde et dans l’autre. L’incroyable vie qu’a été celle des Messagers d’Allâh, les meilleurs des hommes chargés de rappeler à leurs peuples respectifs cet engagement, en est la preuve évidente. Aussi surprenant que cela puisse paraître ils ont tous été l’objet de raillerie, de calomnie, de persécutions, voire même de tentatives d’assassinats. Depuis Nûh (Noé), le premier Messager, jusqu’au sceau de la prophétie, Muhammad, en passant par son aïeul Ibrahim (Abraham), ses enfants Ismâ îl et Ishâq (Isaq), les descendants de ce dernier, Ya’qûb (Jacob, Israël) et ses fils dont Mûsâ (Moise) et Î’sâ (Jésus). Puissent-ils être tous bénis. Faisant des commentaires de leurs adversaires et accompagnés surtout par les faibles et les pauvres, les Prophètes ont eu à supporter les pires des vexations en attendant le secours divin assuré aux croyants. La sortie d’Egypte des fils d’Isrâ îl, célébrée comme il se doit par les musulmans le jour de Âchûrâ (10 Muharram) illustre bien cette règle établie depuis des millénaires. Avant eux ce furent Nûh (béni soit-il) et l’arche, Ibrahîm (béni soit-il) vers la Palestine occupée puis l’Egypte, Lût (béni soit-il) etc …

 

Après eux Î’sâ (béni soit-il), venu confirmer au peuple d’Israël la Thora tout en allégeant la loi mosaïque et annoncer l’arrivée prochaine de Ahmad (béni soit-il) chargé de confirmer, corriger et compléter la religion de tous les prophètes et messagers de Dieu. Peu s’en est fallu que le plan des injustes de son peuple ne fonctionne n’eut été la miséricorde Du seigneur qui l’éleva, lui évitant ainsi la potence et la crucifixion. Il reviendra avant la fin des temps, musulman comme il l’a toujours été, porteur du message d’amour d’Allâh pour Ses serviteurs mais aussi de justice envers les créatures. Sa naissance miraculeuse, sans père, s’inscrit dans la manifestation de la toute-puissance divine qui a créée Âdam sans père ni mère. La création des cieux et de la terre n’est-elle pas plus grandiose que celle de l’homme. Gloire à Celui Qui, quand Il veut qu’une chose soit, lui dit de dire « sois » pour qu’elle soit.

 

Après Î’sa, Muhammad (béni soit-il) et ses compagnons (que Dieu les agrée tous) contraints de s’exiler à Yathrib, devenue plus tard Madîna (la ville), après avoir cherché refuge à Taif et en Abyssinie, respectivement, abandonnant meubles et immeubles pour la seule cause de l’agrément divin devant laquelle toute autre n’est qu’illusion. Cet évènement est plus connu sous le nom de l’hégire, le début de l’histoire (la plus récente) de l’islam et d’une ère de libération de la domination des hommes et des passions vers la soumission au seigneur des mondes. De cette épreuve Allâh a voulu que Son message se répande dans les quatre coins de la terre, la plupart du temps sans violence car « point de contrainte en matière de religion et la vérité se distingue (aisément) de l’erreur ».

 

Les meilleures générations, conscients du but de la vie, l’adoration exclusive d’Allâh, et craignant l’association (chirk), la pire des injustices, dont les contours peuvent être flous pour plus d’un, ont manifesté leur soumission au Seigneur par les actes d’adoration légiférés et s’en sont contentés pour éviter le rapprochement divin par l’intuition et la prétendue bonne intention. Telle est l’innovation religieuse reprouvée. Le Très-Haut dit (en substance) : « Dis ! Si vous prétendez aimer Allâh, suivez-moi ! Allâh vous aimera et vous pardonnera vos péchés. Allâh est Pardonneur et Miséricordieux ».  Ce faisant, ni les Compagnons, ni leurs suivants, ni les imâms fondateurs des écoles juridiques n’ont institué de fêtes ou d’occasions pour remercier Le Digne de toutes les louanges et éloges. Ainsi, pour fixer le début de l’histoire récente de l’islâm, le Calife ‘Umar (qu’Allâh l’agrée ainsi que tous les Compagnons !) a retenu la fuite des Croyants vers Allâh comme date, et non la date anniversaire de la naissance du sceau des Prophètes (qu’Allâh lui accorde la meilleure des récompenses !) ou le début de la révélation, comme suggéré par certains.

 

Avec la clôture de la prophétie, l’émigration peut encore prendre trois formes qui sont :

  • la fuite vers un lieu par crainte pour sa religion,
  • celle de la mauvaise compagnie et
  •  l’éloignement des péchés apparents et cachés.

 

Contrairement aux deux premières catégories la dernière forme doit être permanente et soutenue, sans relâches, et ne s’achèvera qu’avec la rencontre du Très-Haut dont l’agrément est conditionné par Son adoration exclusive.